A l’occasion d’un long entretien qu’il nous a accordé et dont l’intégralité se trouve déjà sur notre chaîne YouTube, Maxime Gonalons est notamment revenu sur l’actualité de l’Olympique Lyonnais (OL) avec des mots très forts. Premier volet de notre interview.
Sur l’OL d’aujourd’hui
« Finalement, on ne comprend plus grand-chose. Les gens ne savent pas où le club va. Le président Textor est un peu fort dans sa communication. Je ne vais pas dire désastreux mais je pense qu’il y a des façons de faire… Il travaille pour plusieurs clubs, a tendance à vite licencier des entraîneurs. Après, personnellement, je ne le connais pas. Mais de ce que j’en vois, de ce que j’en entends et de ce que l’on m’en dit, il n’y a pas de quoi être très serein. On le voit dans les performances de l’équipe. On sent qu’il y a quelque chose qui ne va pas et je pense que l’environnement du club pèse. Aujourd’hui, chaque joueur est susceptible de partir parce que le club a besoin de liquidités. On entend des sommes par rapport à la dette qui est considérable. Comment se sortir de là ? Il a vendu l’Arena, il a vendu les filles. Où sont les actifs aujourd’hui mis à part les joueurs, le stade et le centre d’entraînement ?
J’ai aussi l’impression qu’il est en train de délaisser la formation. La préformation, il ne veut plus en entendre parler… Mais si vous enlevez la formation à l’OL, qu’est-ce qui se passe ? Si le club en est arrivé là et a pu construire un stade, c’est parce que le club a vendu des joueurs formés au club à des prix plus qu’intéressants. Si vous enlevez la formation à l’OL, c’est quand même l’identité du club…Le club a nourri les plus grands clubs européens depuis 30-40 ans. Si vous enlevez ça aujourd’hui, ça va être très compliqué (…) Moi, ça me fait peur ».
Sur le modèle multipropriétés
« C’est ce fonctionnement qui me gêne et qui fait qu’un joueur ne peut pas être serein. Aujourd’hui, tu es à l’OL, on peut t’envoyer à Botafogo, à Molenbeek aussi, à Crystal Palace… Dans la communication, on ne comprend pas. Il y a des joueurs qui appartiennent à un club, qui sont vendus à un autre, qui sont prêtés avec des options. On fait des montages pour combler un trou à droite, à gauche… Non, ce n’est pas le football qui me correspond ».
Sur la saison en cours
« On a tendance aujourd’hui à tout dramatiser. Mais c’est le football et la vie d’aujourd’hui. On juge tout trop vite, tout à l’instant t. Aujourd’hui, j’entends que Pierre Sage n’est plus maître de la situation, qu’il faut changer … Mais il ne faut pas oublier que c’est lui qui a redressé l’OL, qui leur a permis de jouer aujourd’hui l’Europa League. Il faut se calmer, retrouver de la sérénité… Ils sont dans une phase un peu plus compliquée. Mais cela fait partie d’une saison, d’un club. Je pense que les choses vont repartir correctement. Il faut qu’ils retrouvent de la sérénité et le Mercato n’aide pas… »
Sur la guerre avec le PSG
« La communication n’est pas bonne. Je ne sais pas trop ce qui se passe en interne autour du football français. Il y a forcément quelque chose qui ne va pas car les clubs ne vont pas bien financièrement. Chacun défend ses intérêts. Il y a la forme et il y a des moments où il faut peut-être « doser ». Chacun a sa communication. Il faut faire en sorte de protéger l’institution et faire en sorte que le club se comporte bien. Quand on parle, derrière il faut assumer… »
Sur le manque de respect et de considération au sujet des légendes du club
« Je pense qu’il y a un travail à faire là-dessus mais ce n’est pas propre seulement au football français. Mais je pense qu’il ne faut pas oublier le travail qui a été fait par rapport à un joueur. Surtout quand il a passé de nombreuses années dans un club et qu’il a été irréprochable. Je pense qu’il ne faut pas oublier. Mais aujourd’hui, les réseaux sociaux malheureusement… Il faut en prendre et en laisser. Cela peut faire beaucoup de mal (…) Franchement, je souhaite bien du courage à la nouvelle génération. Psychologiquement, mentalement, il faut que les clubs les préparent. Les gens sont durs. Très durs (…) Moi aussi, j’y ai eu droit. Après, ce n’est pas la réalité des choses. Parler derrière un écran, c’est trop facile. Tout le monde peut le faire ».
Sur le déclin de la formation à la Lyonnaise
« Je l’ai vu, vécu et analysé. On a mis en place des personnes qui avaient une autre vision et des compétences complètement différentes de ce que nous avions connu. Et cette vision-là, pour moi, n’était pas bonne (…) Le début du virage était déjà pris sur la fin à Tola Vologe et on le savait. Aujourd’hui, c’est le fruit d’un travail écorné, bafoué… On a mis des gens avec des compétences différentes et on en a oublié le jeu. Les gamins travaillaient plus physiquement. Beaucoup de théorie, avec toutes ces nouvelles innovations scientifiques, la data… Je ne pense pas que ce soit mauvais mais il ne faut pas en oublier la base qui est le jeu. La formation à l’OL, c’est le jeu. On peut me raconter ce qu’on veut, tout ceux qui sont passés par le club ont connu ça. On avait des éducateurs, des formateurs, c’était exceptionnel (…)
On a mis une autre vision du football à la place. On a voulu mettre les jeunes à Meyzieu. Mais pourquoi on les a mis à Meyzieu les jeunes ? Aujourd’hui ils sont en train de dire qu’il faut qu’on revienne aux fondamentaux. Mais nous, on le savait et tout le monde le disait : les jeunes doivent être au contact des professionnels. Nous on adorait aller les voir jouer à l’entraînement (…) Forcément, ça te pousse des choses comme ça. Il y avait une culture, une identité qu’on nous inculquait jour et nuit (…) Aujourd’hui, il n’y a pas le même attachement au maillot ? Parce qu’on ne le transmet pas. Si vous ne transmettez pas, automatiquement ça dévie…
Je me demande c’est quoi l’avenir avec les jeunes ? Encore une fois, que veut faire Textor avec ça ? C’est ça la question qu’il faut se poser. Mais nous, on est triste de ça. On a un groupe avec tous les anciens du centre de formation et je peux vous dire qu’on est inquiet. Ça nous rend tous malheureux, tristes… et nous ce qui nous importe, c’est que l’OL redevienne l’OL ».
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