France
ASSE : les 3 erreurs de Kilmer Sports qui pourraient être fatales aux Verts
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Par
Bastien Aubert
Alors que la magie d’Eirik Horneland semble érodée avant d’affronter l’OM, les choix de la stratégie de Kilmer Sports Ventures à l’AS Saint-Étienne commencent à laisser à désirer. Décryptage.
Un mercato incohérent et trop hasardeux
L’entraîneur de l’ASSE, Eirik Horneland, n’en démord pas : il pense posséder l’effectif capable de maintenir les Verts en Ligue 1 cette saison. Romain Molina est bien plus circonspect. Dans une vidéo publiée sur YouTube, le journaliste indépendant pointe les manques des deux mercatos opérés par Kilmer Sports Ventures et rappelle qu’entre 20 et 25 millions d’euros ont été engloutis de manière hasardeuse. « Ils se retrouvent avec un effectif pas complémentaire après avoir pourtant déboursé pas moins de 20 millions d’euros, quasiment comme une équipe comme le LOSC qui dispute la Ligue des Champions », analyse-t-il. La qualité globale du groupe stéphanois et la faiblesse criante des latéraux, déjà mis en lumière par notre correspondant à Sainté, Laurent Hess, sont notamment ciblées. Par ailleurs, Romain Molina note que Larry Tanenbaum a des moyens parfaitement « traçables » mais qu’il n’est pas une « vache à lait », et que les dirigeants de l’ASSE ont exposé un projet basé sur les jeunes… en vendant leur meilleur espoir à Chelsea cet hiver : Matthis Amougou (19 ans). La cohérence du message renvoyé en public est forcément discréditée.
L’absence des dirigeants à Saint-Étienne
C’est une incongruité propre à l’ASSE et, là aussi, déjà analysée par Laurent Hess dès cet été : le peu de présence physique des dirigeants à Saint-Étienne. Romain Molina confirme que cela pose problème pour gérer les affaires courantes au quotidien. « La direction est absente. Ivan Gazidis gère le club à distance. Je veux bien croire qu’à Arsenal, un club bien huilé, ça puisse fonctionner. Mais ici, on parle de l’ASSE, un club où c’est le chaos depuis des années. Ils ont cru pouvoir gérer ça de loin, lance-t-il. Huss Fahmy et Jaeson Rosenfeld ne parlent même pas français et ils ne sont présents qu’occasionnellement. Ils venaient une fois par semaine environ. Ivan Gazidis, lui, se déplace une fois par mois, voire tous les mois et demi. Quant au propriétaire, il assiste à une poignée de matchs, et c’est tout. Personne n’est là à temps plein.
Un autre problème découle de l’absence physique des têtes pensantes de Kilmer Sports au club : ne pas avoir assez fait le ménage parmi les personnes dirigeantes déjà en place en son sein à leur arrivée en fin de saison dernière. « Quand le chat n’est pas là, les souris dansent, poursuit Romain Molina. Les personnes en place ne sont pas incompétentes, elles ont des compétences, ce ne sont pas des imbéciles. Mais la question, c’est : ont-ils choisi la bonne méthode en pensant pouvoir tout piloter à distance ? Visiblement, non. Et ils ont laissé faire, sans corriger le tir. Les dirigeants ont mis quasiment un an avant de se réveiller. » Mieux vaut tard que jamais ?
La Data affiche ses limites
Si le recrutement opéré (cet été puis cet hiver) par Ivan Gazidis et Kilmer Sports donne l’impression de ne pas être abouti, il le doit en partie à l’origine même de son fonctionnement : l’importance de la Data. Des joueurs ont ainsi été achetés par l’ASSE sans autre considération que leurs seules statistiques, sans prendre notamment en compte leur adaptabilité à l’environnement stéphanois ou leur (non) vécu en Ligue 1 ou même leur capacité à répondre au défi d’une opération maintien. « La data, c’est bien mais il y a l’humain aussi, fustige Romain Molina. Ton vestiaire n’est pas bon sans compter que la complémentarité de tes joueurs et recrues ne fait aucun sens. C’est dommage parce qu’avec Geoffroy-Guichard, il y a plein de choses pour faire un super projet. » Les supporters de l’ASSE, eux, en sont conscients.
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ANALYSE / AS Saint-Étienne : à quoi jouent les dirigeants ?https://t.co/eeZhqyY2iD
— Romain Molina (@Romain_Molina) February 9, 2025
Un propriétaire fortuné, des dirigeants avec une expérience foot, plus de 20 millions dépensés cet été, et pourtant : le club fait tout à l'envers et n'a pas été nettoyé…
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