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ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Pas de talent et pas d’âme chez les Verts »
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Par
Laurent Hess
Didier Bigard revient sur la dernière défaite de l’ASSE, sur le terrain de l’OM (1-5). Il fustige le niveau de l’équipe et son état d’esprit.
Tout a été tristement dit sur les problèmes de l’équipe stéphanoise. Depuis bien longtemps. Nous éviterons de remonter aux saisons précédentes parce que la vente n’a pas levé le hiatus creusé par la dualité présidentielle comme beaucoup ont voulu le croire et qu’il serait trop confortable pour les responsables en place d’avancer l’héritage pour expliquer leurs propres défaillances. Que le recrutement ait été complètement raté cet été a été mis sur une impréparation totale expliquée par la bonne surprise de la montée, pas du tout anticipée. Sans doute un manque de connaissance du football, de son incertitude, des miracles stéphanois et donc de l’Histoire du club. Ennuyeux quand on a dans la maison un trio pour assurer la transmission, mais peut-être lié à un problème de communication. Même avec l’intelligence artificielle et ses traductions instantanées.
Puisqu’on aborde cet écueil de la langue, on se dit que c’est sans doute une nuance mal comprise qui a fait valser Olivier Dall’Oglio, ajoutée à quelques divergences sur les besoins de l’équipe et les critères de recrutement. Dommage parce qu’il avait raison en réclamant trois ou quatre vrais renforts. L’entendre aurait fait gagner du temps, celui traînant du mois de janvier, copié-collé de l’échec du mercato estival.
Il va falloir à Horneland comprendre et se faire comprendre
Qui croyait qu’un parachutage norvégien allait tout résoudre? Qu’aurait insufflé Jean-Louis Gasset en 2018 sans Debuchy, M’Vila, Subotic, Beric? Pauvre Horneland qui n’a eu droit qu’au retour de Cardona lequel n’aurait jamais dû partir et Bernauer, un défenseur central quand on recherchait un latéral. Détail ? Pas pour cet ancien cadre du club croisé au lendemain de Marseille, dépité de voir Pétrot titularisé à droite. L’analyse est partagée par ce supporter qui revit après avoir été cru mort victime d’un infarctus après une victoire des Verts (!), par Bravo qui a commenté pour beIN, par les suiveurs du club, par tous ceux qui réclament une équipe digne de son public, par Guillou, toujours vert. Dans sa rubrique pour le Progrès, il suit les aventures aventureuses de ses « amis » Jeff, Sam et Lolo (Soucasse, Rustem et Perrin) trait d’union entre les directions et échecs, mais que les acteurs de navets ne se cachent pas derrière les mauvais metteurs en scène.
« Comment expliquer une telle déconvenue ? C’est une bonne question, une grande question. Je me la pose aussi » a répondu Horneland à nos confrères au Vélodrome. Inquiétant et on ne parle plus seulement d’un problème de communication. Face à l’OM, l’ASSE n’a rien montré sur le plan technique, tactique et même physique. Mais plus inquiétant, cette équipe qui n’en est pas une a manqué d’âme, d’esprit de révolte, de cohésion, de combativité, de qualité, (mais cela on le sait). On ne voit personne échapper à la critique et surtout personne ne doit penser y échapper, de Larsonneur qui forcément réalise des arrêts sur sa ligne quand l’adversaire cadre quatorze fois à Davitashvili dont on se demande trop souvent ce qu’il fait sur le terrain. Il va falloir se parler, hausser le ton, Horneland comprendre et se faire comprendre. Sans attendre.
Didier Bigard