Droits TV Ligue 1 : nouveau rebondissement spectaculaire entre DAZN et la Ligue !
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Par
Bastien Aubert
Alors que l’image du football français a été écornée par la sortie calamiteuse de Pablo Longoria à Auxerre samedi avec l’OM, le feuilleton des droits TV repart de plus belle.
Depuis cet été, le feuilleton des droits TV connaît de nombreux rebondissements et les frimas de l’hiver n’ont rien stoppé du tout. Détenteur de 8 des 9 matches d’une journée de Ligue 1, DAZN menace l’avenir financier de la Ligue si elle ne tient pas ses engagements financiers sur son contrat qui court jusqu’en 2029. D’autant plus que ce bail contient une clause qui pourrait mettre en grande difficulté la LFP cette année.
Selon L’Équipe, la Ligue aurait l’incapacité de discuter avec un autre diffuseur que DAZN jusqu’en décembre 2025 ! Une situation lunaire pour Vincent Labrune, qui se retrouve donc le bec dans l’eau avec l’impossibilité de trouver un plan B avant la fin de l’année civile et donc avec l’obligation de trouver une solution rapide pour que la plateforme britannique honore son contrat en payant l’intégralité de ses mensualités.
Aucune négociation possible avec une autre chaîne !
Dans le cas contraire, le quotidien sportif précise que DAZN aura la possibilité d’attaquer en justice la Ligue si cette condition n’est pas respectée dans les prochains mois. Pour rappel les deux camps se sont attaqués mutuellement en justice face au tribunal des activités commerciales de Paris. La LFP court également un autre danger car si des discussions sont menées en interne pour avoir un nouveau diffuseur dans les prochaines semaines, la menace plane forcément sur de nouveaux payements qui ne seront pas honorées par la chaîne anglaise.
Au temps, donc, pour les présidents de clubs qui souhaitaient renouer le dialogue avec Canal+. La chaîne cryptée ne serait pas insensible à une nouvelle collaboration avec la LFP, elle qui a été le diffuseur historique du championnat à compter de sa création en 1984. Le seul obstacle pour une reprise des discussions s’appelait Vincent Labrune, le président de Canal, Maxime Saada, exigeant que l’actuel président de la LFP soit destitué pour commencer à négocier. Avec la clause de DAZN, cette option tombe à l’eau… Autre plan B qui risque d’échouer, celui de la création d’une chaîne 100% Ligue 1. Car pour ce qui est de la diffusion, il était question de s’associer avec le groupe Warner Bros…
Un nouvel élément à charge contre Labrune
Ce nouvel élément montre une fois de plus que le deal entre la LFP et DAZN s’est fait en dépit du bon sens. Non seulement le championnat de France n’a pas récolté le milliard que Vincent Labrune avait promis mais, en plus, il se retrouve aujourd’hui dans une impasse avec cette clause qui va le contraindre à attendre la fin de l’année pour commencer à se trouver un nouveau diffuseur. Pendant ce temps, DAZN a tout loisir de mettre la pression pour renégocier à la baisse le tarif, voire casser le contrat purement et simplement. Ce qui serait tout autant une catastrophe pour les clubs, tellement dépendants des droits TV.
La révélation de L’Equipe sur le contrat LFP-DAZN va contribuer à affaiblir encore un peu plus Vincent Labrune. Dans la tête depuis un an, visé par une enquête parlementaire, l’ancien président de l’OM n’a de cesse de vanter son bilan, assurant que personne n’aurait pu faire mieux. Sauf que plus les mois passent, plus le football français va dans le mur. La semaine passée, DAZN a porté plainte contre la LFP, réclamant 573 M€, 309 M€ pour « tromperie sur la marchandise » et 264 M€ pour « manquements observés ». Ses griefs pourraient être jugés recevables par un tribunal, ce qui conduirait la Ligue à la banqueroute. Ce ne serait donc pas seulement un diffuseur qu’il faudrait trouver mais une institution qu’il faudrait rebâtir.
Ce serait certainement un mal pour un bien, tant les dirigeants de L1 sont de plus en plus nombreux à être remontés contre Labrune et le système en place. Un système qui fait de Nasser al-Khelaïfi le véritable patron du football français grâce à ses deux casquettes de président du PSG et de beIN. John Textor (OL) a été le premier à pointer du doigt ce conflit d’intérêt et à regretter que le dopage financier du Qatar à Paris tue le suspense en championnat. Il a depuis été rejoint par Joseph Oughourlian (RC Lens). Si Pablo Longoria (OM) se joignait à eux, comme Textor l’a déclaré lors de son interview à AS, les choses pourraient peut-être avancer encore plus vite, sans attendre que les différentes plaintes et clauses de DAZN ne torpillent le navire LFP…
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