FC Nantes : coup de tonnerre pour la menace de dissolution de la Brigade Loire !

Dans le viseur du ministère de l’Intérieur et menacée de dissolution, au même titre que les ex-Greens Angels et les Magic Fans (ASSE), la Brigade Loire est désormais sujet à une récupération des politiques. 

La Brigade Loire est dans le collimateur. Comme déjà expliqué ce week-end, le ministère de l’Intérieur aurait l’intention de dissoudre plusieurs groupe ultras en France : la BL, les ex-Green Angels et les Magic Fans (Saint-Étienne), les Offenders (RC Strasbourg) et la Légion X (Paris FC). Une équipe du ministère compile depuis plusieurs mois des informations sur les différents groupes ultras s’étant distingués dans le mauvais sens du terme. Au départ, ils étaient neuf dans son viseur. Finalement, la jauge est descendue à cinq.

Le Parisien, qui a dévoilé l’information vendredi dernier, puis L’Equipe, qui a rebondi dessus samedi, ont toutefois apporté plusieurs bémols. Déjà, rien n’est acté. Le ministère a notifié à ces groupes les griefs qui lui étaient reprochés. Maintenant, chacun de ces groupes va avoir l’occasion de se défendre et de répondre à ces accusations. Ils devront le faire devant un comité composé de huit personnes déjà désignées. Ensuite, celles-ci décideront s’il y a dissolution ou non. Les deux quotidiens assurent que le ministère prend toutes les précautions afin que sa sentence, si sentence il y a, ne soit pas attaquable devant les tribunaux.

Le vestiaire du FC Nantes soutient la Brigade Loire

Pour en revenir aux ultras nantais, dimanche, le capo de la Brigade Loire, Romain Gaudin, est venu s’adresser aux joueurs après le match face au RC Strasbourg (0-1) pour leur confirmer la nouvelle. « Ils nous ont informés de ce qui se passait, a fait savoir Marcus Coco. Pour le foot français, ce n’est pas quelque chose de bien. Si on les enlève, on sera dans un stade mort, vide, sans ambiance. Ce sont eux qui nous donnent de la force. Les supporters, on en a besoin même si on se fait parfois taper sur les doigts. » 

Le PCF met en garde

Le sujet a pris une nouvelle ampleur puisque le Le Parti Communiste Français (PCF) a publié un communiqué dénonçant fermement la dissolution de plusieurs groupes de supporters, dont la Brigade Loire. Selon le PCF, cette décision s’inscrit dans une politique répressive accrue à l’encontre des supporters en France, alors même que le dialogue et la concertation devraient être privilégiés.

Face à cette situation, le PCF appelle à l’arrêt immédiat de la procédure de dissolution et invite tous les défenseurs des libertés associatives à se mobiliser pour que le football reste un espace d’expression et de passion populaire. Il insiste sur la nécessité de mesures proportionnées et d’une implication plus large des acteurs du sport, des collectivités et des associations de supporters pour lutter efficacement contre les violences dans les stades. Un soutien de taille mais pourrait-il seulement plaire à la BL, qui s’est toujours prétendue apolitique ?

Le club va-t-il soutenir ses ultras ?

De leurs côtés, les Green Angels et les Magic Fans ont déjà publié un communiqué commun dans lequel ils expriment leur refus de se laisser faire. Pour eux, Geoffroy-Guichard ne serait plus Geoffroy-Guichard sans ses deux kops vibrants. La direction de l’ASSE a également fait savoir, même si ça n’a pas été fait de manière officielle, qu’elle soutenait sans réserve ses deux groupes ultras. Même si ces derniers sont parfois critiques à l’encontre des dirigeants, ces derniers savent que les éléments les plus radicaux sont canalisés quand ils sont encartés dans une association. Il y a aussi des interlocuteurs permettant d’instaurer un véritable dialogue entre le club et ses supporters, même s’il est parfois tendu.

Cette réflexion est valable pour le FC Nantes avec la Brigade Loire. Le souci, c’est que depuis des années, la BL réclame le départ de la famille Kita. Ce qui explique que, même en off, le propriétaire de la Maison Jaune n’a pas encore apporté son soutien à ses ultras. Ce pourrait être là le principal problème pour la Brigade. Si jamais le ministère décide d’aller au bout de sa procédure, elle pourrait manquer de soutien au sein du club. Le principal reproche fait à la BL concerne le décès d’un de ses membres en décembre 2023, lors d’une attaque de supporters niçois aux abords de la Beaujoire. Un chauffeur VTC, paniqué, avait alors poignardé l’un des assaillants.

Les prochaines semaines vont être décisives pour la Brigade Loire, qui devra monter un dossier en béton pour prouver au ministère de l’Intérieur qu’en dehors de cette tragédie, son action davantage positive que négative.

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