ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Passivité mentale autant que physique »

Didier Bigard revient sur la défaite de l’ASSE face au PSG (1-6), sur les deux visages affichés par les Verts, une nouvelle fois, lors de cette rencontre. Il s’interroge aussi d’une petite annonce passée par les dirigeants…

« Marée verte » titrait LaTribune-Le Progrès dimanche. Il s’agissait évidemment du déferlement des supporters dans les rues de la ville, pour protester contre la menace incompréhensible de dissolution des Magic-fan et Green-angels. Après ce soutien populaire qui déborde largement des kops, c’est de vagues parisiennes qu’il fallait parler. Heureusement pour l’honneur bafoué de ceux qui ont encaissé un nouveau carton, « on n’était pas venu au match ce soir-là, mais au spectacle » souriait deux jours plus tard un retraité auquel son petit-fils avait offert le chaudron. Un plaisir partagé pour une transmission inversée. Le gala se tenait dans les tribunes, avec une orchestration parfaite que les solistes parisiens ont rythmée, pas spoliée. Même le cœur du chef de chœur Enrique a vibré, jusqu’à saluer « la meilleure ambiance du championnat, après le Parc ». Personne ici ne le contredira, mais on amendera l’affirmation en laissant de côté la diplomatie qui oblige le coach du PSG à placer la capitale au sommet. Qu’en pense Bruno Retailleau ? Le sujet trop brûlant met le feu mieux que ne le ferait des centaines de fumis dont la fumée étouffe d’autres problèmes. Les ultras ne sont pas toujours sages, mais les hauts responsables de l’Etat sont loin d’être tous des sages.

« Eirik Horneland n’a manifestement pas la réponse et c’est bien ce qui inquiète »

Pour revenir au terrain, qui mieux que Luis Enrique pour passer le ballon? « Saint-Étienne a joué trente minutes de haut niveau » a-t-il osé en conférence de presse avant une envolée immodérée « ils ont joué comme des avions. Ils étaient meilleurs dans l’intensité, la maîtrise, comme aucune équipe ne l’a été contre nous en 2025 ». Ainsi qu’au match aller, il a été élogieux, jusqu’à faire oublier son message avant d’affronter Dunkerque « Les éloges, ça affaiblit ». Les mauvaises langues diront que ces pauvres verts sont déjà si faibles qu’ils ne risquent pas grand-chose, mais ce serait zapper une demi-heure d’espoirs hélas ensuite noyés. Comment expliquer cette passivité mentale autant que physique ? Eirik Horneland n’a manifestement pas la réponse et c’est bien ce qui inquiète. La recherche d’un préparateur mental via LinkedIn ne rassure pas plus sur les compétences de ceux qui doivent sortir le club de l’ornière et en sont à passer des petites annonces.

Toutes les têtes semblent en souffrance. Inutile de se plonger dans les stats de ce dernier match de l’ASSE pour s’en persuader. Quand l’état d’esprit se hisse au niveau des qualités techniques et tactiques, Paris est vraiment magique et mieux vaut ne pas chatouiller l’amour propre des Qataris. C’est ce qu’on s’est dit quand on a vu sortir quelques banderoles qui visaient l’actionnaire du PSG. En faisant croire qu’il ne les comprenait pas « n’a pas envie de les comprendre» Enrique laisse entendre qu’elles ont fait mouche. Mais ses joueurs n’avaient pas besoin de ce surplus de motivation. Parce qu’en face, sur le terrain, il n’y avait plus personne.

Didier Bigard 

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