ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Horneland est têtu, les faits le sont aussi »
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Par
Laurent Hess
Didier Bigard évoque la situation de plus en plus compliquée de l’ASSE au classement de la L1. Et il s’interroge sur la philosophie de jeu préconisée par Eirik Horneland, sur sa capacité à se réinventer et celle des joueurs à appliquer ses idées…
« Il faut aller au bout de ses idées, même si cela ne marche pas toujours ». Nous étions en 1998, quelques mois avant la Coupe du monde qui allait voir le triomphe de l’équipe de France. Robert Herbin nous avait reçu chez lui, voguant entre souvenirs et projections, entre son expérience et son expertise. Sans jamais donner de leçon quand tant d’autres en adressaient à Aimé Jacquet. Le sélectionneur critiqué et moqué n’avait pas besoin qu’on vienne à son secours, mais adepte du contre pressing son ancien capitaine s’était fait un plaisir de s’opposer à la vindicte trop populaire, de rappeler un principe qui avait fait sa propre force et sans doute aussi sa faiblesse. Sa gloire et sa chute.
Au temps de la splendeur des Verts, la ligne qu’il imposait sans jamais en dévier contribua à écrire la légende, la même qu’il voulut retracer devint pointillés après la décennie du bonheur. Pourquoi? Parce qu’il n’avait plus sur la feuille de match des Revelli, Piazza, Larqué, Bereta, Rocheteau, Curkovic, ni un Platini dont le talent sauva souvent le collectif. La même méthode fit illusion avant la désillusion qui allait emporter le club et toute une génération lancée pour reprendre un flambeau trop chaud. Par deux fois, Herbin crut réécrire l’histoire, entêté toujours, jusqu’à l’échec. Pouvait-il y échapper, lui qui disait que la réussite était celle des joueurs pas de l’entraîneur et alors qu’il n’avait plus les joueurs capables de transmettre sa culture?
Pour l’instant, il fait moins bien que Dall’Oglio
La question se pose aujourd’hui à l’ASSE pour Eirik Horneland, comme auparavant pour ses prédécesseurs qui ont voulu appliquer un style de jeu sans en avoir les moyens tel Laurent Batlles ou qui ont tâtonné comme Olivier Dall’Oglio. Le Norvégien évoque les différentes options improductives de ce dernier pour justifier sa volonté de ne rien changer. Celle qu’il veut imposer, pressing, récupération haute, possession du ballon, ambition, est supposée éloigner le danger d’une défense qui n’en a que le nom. Mais sans plus de résultats qu’avant son arrivée.
Attaqué sur le sujet avant la réception de Brest, il a fait front, jusqu’à trouver chez son adversaire son inspiration « Ils ont réussi de grandes choses. Cela me conforte que quand on choisit une direction et qu’on s’y tient…». Il justifie ses choix par une affirmation qui prête à discussion «On a des joueurs de possession ». Mais s’il est têtu, les faits le sont aussi. « En quinze rencontres, Dall’Oglio comptait quatre victoires et un nul pour une moyenne de 0.87 point » relève le site « hommedumatch » Le Norvégien n’a pas fait mieux avec « deux victoires et quatre nuls, en treize matches soit une moyenne de 0.77 point ».
Comment améliorer le tableau et sortir par le haut de cette situation qui a pour nom relégation? Peut-être en acceptant de subir et de jouer le contre en misant sur la vitesse de Cardona, Ben Old et Stassin, dans les temps faibles, histoire de souffler et de tenir deux mi-temps? Cela suppose de s’adapter. Est-ce possible sur le banc pour l’entraîneur et sur le terrain pour ses joueurs?
Didier Bigard
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