« Mon départ ? Ça va arriver et c'est normal. Au 1er juillet, il y aura du nouveau ». Le 20 mai dernier, dans l'émission Top of the Foot sur RMC, Roland Romeyer avait donné rendez-vous après le passage devant la DNCG pour évoquer son avenir. Certains rêvaient du dénoument d'une vente même si on savait pertinement qu'il s'agirait d'une autre annonce forte. De révolution de palais il n'y a pas eu jeudi dernier à l'issue du Conseil d'administration de l'ASSE. Sinon une évolution légère au sein de l'institution : « En termes d’organisation, et comme il s’y était engagé, Roland Romeyer, Président du Directoire, a décidé de nommer Jean-François Soucasse Président Exécutif. Dans le cadre des pouvoirs élargis qui lui sont conférés et le respect des prérogatives des actionnaires, Jean-François Soucasse pilotera la gestion opérationnelle et stratégique du club avec l’appui de ses équipes et en collaboration avec Claude Puel, Manager général en charge du projet sportif », a fait savoir le club dans un communiqué.
Alors que la vente du club prendra sans doute encore plusieurs mois et pourrait ne se régler qu'à l'horizon 2022, le président du Directoire va bel et bien prendre du recul. Mais cette fois-ci un recul plus grand que lors de l'intermède Frédéric Paquet (janvier 2018 – octobre 2019) ou lors du passage de Xavier Thuilot (octobre 2019 – janvier 2021) à qui il n'avait jamais réellement lâché la bride. «En étroite relation avec le cabinet KPMG mais aussi avec la ferme volonté d’aboutir dans les meilleurs délais, les actionnaires poursuivent leurs investigations pour la recherche d’investisseurs crédibles et dotés d’une solidité financière conséquente afin de permettre à l’ASSE de franchir un nouveau palier ».
Jean-François Soucasse a finalement accepté la mission
Roland Romeyer, 75 printemps au compteur, n'est pas encore officiellement à la retraite mais il ne devrait plus interférer dans le sportif sur les prochains mois. Pourtant, jusqu'au milieu de semaine dernière, l'issue était incertaine faute d'un successeur crédible. Sollicité à plusieurs reprises, Jean-François Soucasse, l'ancien défenseur des Verts et actuel directeur général arrivé en janvier dernier, n'était pas très chaud à l'idée de prendre du galon. S'il coche toutes les cases et dispose la « fibre verte » souhaitée par Romeyer, l'ancien Toulousain a résisté à cette promotion, peu désireux de prendre les coups en cette période extrêmement tendue de récession économique et avec en fil rouge le possible rachat du club.
Ses réticences ? Jean-François Soucasse ne souhaitait pas devenir la nouvelle cible de la colère des supporters, eux qui cognent à coup de banderoles assassines sur le tandem présidentiel Caïazzo – Romeyer ainsi que sur d'autres salariés du club (comme le directeur de la communication Philippe Lyonnet). Il avait aussi, sans doute, quelques craintes du fait de l'historique de Roland Romeyer avec les gens à qui il délègue le pouvoir. Finalement, Soucasse a cédé face à son président-supporter. Pour parvenir à cet accord annoncé jeudi soir dernier, l'ancien patron de la Sacma a sans doute aussi donné quelques garanties sur le fait qu'il ne reprendrait plus ses ingérences passées. Ingérences nées de ses premières années dans la peau d'un co-président où, à trop déléguer aux Tuong-Cong et Comolli, il avait vu son club plonger au bord du dépôt de bilan.
Roland Romeyer n'est pas encore complètement à la retraite
Malgré tout, ce n'est pas encore la « quille » pour Roland Romeyer, toujours présent dans un rôle opérationnel au côté de son « frère » Bernard Caïazzo. Comme il l'a déjà confié à ses proches ces derniers jours, Romeyer se voit encore aux manettes « au moins deux ou trois mois le temps de trouver quelqu'un pour le remplacer » mais plus vraisemblamement jusqu'à ce qu'un closing intervienne avec l'un des candidats au rachat. Que ce soit le projet mené en local par Olivier Markarian, celui porté par Mathieu Bodmer ou un autre. C'est aussi ça l'ASSE : un éternel recommencement…