Dans un dossier consacré à Claude Puel, Jean-François Soucasse avait soutenu que le Castrais était le coach idoine pour l'ASSE. « J’ai l’intime conviction qu’il est actuellement la personne idoine au poste d’entraîneur des Verts, avat-il confié. Son projet représentait la meilleure alternative possible pour faire avancer le club. Il faut lui tirer un coup de chapeau. Je n’ai jamais rencontré un entraîneur qui incarne à ce point le projet de son club. On ne peut pas recruter ? Il fait avec et vous ne l’entendez pas se plaindre, ni en interne ni auprès des médias. Quand d’autres, au dernier jour du mercato, réclament des recrues et se positionnent contre leurs dirigeants, lui fait preuve d’une intégrité rare et louable, alors qu’il sait très bien qu’elle peut potentiellement se retourner contre lui. » Un véritable concert de louanges.
Guion et Huard en alternatives
Pourtant Soucasse, président exécutif de l'ASSE, pourrait être amené à prendre une décision radicale si le club poursuivait sa mauvaise série de résultats. Il n'a échappé à personne, et surtout pas à Roland Romeyer, lui aussi chahuté par les supporters, comme Bernard Caiazzo, que Geoffroy-Guichard avait demandé la tête du Castrais contre Nice (0-3), avant de siffler copieusement son nom lors de l'annonce des équipes, contre Lyon (1-1). Bénéficiant jusqu'ici d'une sorte de totem d'immunité, Puel a fini par se mettre à dos les supporters, et son remplacement a bien été envisagé avant le derby. Les solutions menaient à David Guion, ancien directeur du centre de formation, libre depuis son départ de Reims cet été, et à Laurent Huard, actuel responsable de la formation, titulaire du DEPF. Selon L'Equipe, un retour de Jean-Louis Gasset, libre depuis son départ de Bordeaux, aurait également été envisagé.
Quatre matches pour redresser l'ASSE
La prestation convaincante des Verts lors du derby a permis aux dirigeants de faire l'économie d'un divorce avec leur manager général. Le coût est estimé à 3 M€, en intégrant les salaires de Puel et de son adjoint Jacky Bonnevay. Le cas de Puel n'a même pas été évoqué lors de la visioconférence présidée par Bernard Caiazzo au lendemain du derby.
Mais sa situation n'en reste pas moins précaire. Comme celle de l'équipe, toujours 20e de L1. Si les présidents ont apprécié le réveil des joueurs lors du derby, ils attendent confirmation lors des matches à venir. Il y en a quatre d'ici la prochaine trêve internationale : Strasbourg, Angers, Metz et Clermont. Des matches qui doivent permettre aux Verts de lancer enfin leur saison. Mais s'ils sont toujours relégables dans un mois, la question du sort de Puel se reposera forcément. Car le duo Romeyer-Caiazzo ne pourra pas se permettre de rester éternellement les bras croisés, au risque de s'attirer les foudres du peuple vert, et surtout de voir le club s'enfoncer vers la L2, alors que sa vente est espérée dès cette fin d'année…