But ! Saint-Etienne : Oswaldo, depuis l'Argentine, vous regardez tous les matches des Verts ?
Oswaldo PIAZZA : Non. A la télé, ils ne passent que les gros matches : Lyon, Paris, Marseille. C'est pour ça que je ne me permettrais pas de juger les joueurs, l'entraîneur, ses choix. Je suis à 11 000 kms !
Vous êtes content de voir Lionel Messi porter le maillot du PSG ?
J'aurais préféré qu'il porte celui de Saint-Etienne (rires) ! Mais c'est super pour la France, bien sûr, pour la Ligue 1. Ce dont je suis super content, c'est la victoire cet été en Copa America, au Maracana. On reprochait à Messi de ne pas gagner, contrairement à Maradona, d'avoir perdu trois finales. Maintenant, on ne peut plus lui reprocher ça, il a gagné aussi avec l'Argentine. Sans lui, on aurait regardé la dernière Coupe du monde à la télé, comme l'Italie : il avait marqué deux buts lors du match décisif contre l'Equateur. C'est un magnifique joueur, le meilleur. Ses six Ballons d'Or, on ne lui en a pas fait cadeau !
Connaissez-vous Ignacio Ramirez, le nouvel attaquant uruguayen de l'ASSE ?
Ramirez, je ne le connaissais pas vraiment. Je savais qu'il jouait au Liverpool, mais en Uruguay, on parle surtout de Penarol, du Nacional, de Danubio. Je pense que l'ASSE l'a pris parce qu'elle avait besoin d'un n°9. S'il a été appelé en sélection et qu'il a fini meilleur buteur d'Uruguay, c'est qu'il a des qualités. J'espère qu'il aura la possibilité d'avoir une continuité pour montrer ce dont il est capable. Il faut qu'il s'adapte, qu'il apprenne la langue, qu'il comprenne bien les demandes du coach. Ce n'est pas toujours évident quand on arrive de loin. Après, c'est un avant-centre. Ce sera aussi aux autres de le mettre dans les meilleurs conditions en lui donnant de bons ballons.
Vous savez sans doute que l'ASSE a été mise en vente. Les actionnaires espèrent une vente d'ici la fin de l'année. Quel est votre regard sur le sujet ?
Moi, je souhaite le meilleur pour l'ASSE, tout simplement. Si un repreneur peut donner plus de moyens au club, alors il faudra lui laisser la place et l'accueillir les bras ouverts. Si ce repreneur existe, j'espère qu'il aura de l'argent bien sûr, pour recruter de bons joueurs, mais j'espère surtout qu'il sera fidèle à ce qui a toujours fait la force de Saint-Etienne. Ce club doit se reposer sur son vivier, son terroir. Saint-Etienne, c'est une ville de foot. On parlait de Farison, mais on pourrait parler de Jacquet, de Bereta, de Loïc Perrin plus récemment. A mon époque, l'équipe était composée à 90% de jeunes du centre de formation. Il n'y avait que Curkovic et moi qui n'étions pas issus du centre. S'il y a un changement, j'espère que la nouvelle direction s'appuiera beaucoup sur les jeunes du cru, qu'elle donnera encore plus de moyens pour qu'on forme de bons joueurs. Et pas seulement des défenseurs.
Vous faites allusion à Wesley Fofana et William Saliba ?
Oui. A Kurt Zouma aussi, et à Faouzi Ghoulam.
Ils ont tous été vendus très jeunes…
Surtout Fofana et Saliba. Mais je crois que le club n'avait pas vraiment le choix malheureusement, avec le contexte économique.
Oswaldo, quel est le message que vous avez envie de faire passer au peuple vert ?
Que j'ai été très fier de faire partie de l'Epopée des Verts, et que j'aimerais que l'ASSE redevienne le club phare en France. Le prochain Lionel Messi, c'est le maillot vert qu'il doit porter ! (il sourit)