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Ligue 1

ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Public condamné, sursis pour Puel »

Didier Bigard revient sur les sanctions de la LFP suite aux incidents ayant précédé la rencontre entre l’ASSE et Angers. Avec pour conséquence la réception de Clermont à huis clos ce dimanche.

9000 abonnés dans un stade de 11000 places, les 2000 mises à la vente pour la venue de l’OM parties en moins d’une demi-heure: le football n’est pas qu’un sport de manchots au pays des jaunards. Les résultats moyens obtenus en terre d’ovalie cette saison font que le ballon semble  tourner encore plus rond à Montpied. Mais attention, il n’y a pas rivalité, plutôt un respect réciproque entre  ceux qui ont écrit l’histoire de l’AS Montferrand et  ceux qui, petits poucets de la L1 , ont gagné le droit de se frotter aux plus grands à force de persévérance. Des deux côtés on cultive les valeurs de l’Auvergne, on n’a pas oublié qu’un arbre ne pousse que s’il a pris de profondes racines. Pour les fleurs et pour les fruits, il faut de la patience. Sinon, mieux vaut se tourner vers l’artificiel.

Destins croisés, mais rendez-vous manqué entre Stéphanois et Clermontois

C’est peut-être ce qui rapproche Clermontois et Stéphanois dont les destins se sont croisés avant même la naissance de l’ASSE. Ne dit-on pas que si Geoffroy Guichard a choisi d’investir dans le football c’est parce que Marcel Michelin avait choisi le rugby à 130 kilomètres de là? Il y a aussi ce clin d’œil qui perdure avec l’inauguration du futur chaudron. Le terrain d’honneur, ceinturé par une piste avait d’abord été foulé par les footballeurs d’une entente entre l’ASS-FU, équipe universitaire stéphanoise, et du Saint-Étienne FC opposés à l’AS Cannes sans pitié (1-9). Des athlètes enchaînèrent avant une rencontre entre entre rugbymen de l’AS Montferrand et de l’ASS-FU, battue 32 à 11. Pour les adeptes des mêlées, c’est la preuve que le foot n’était que secondaire, tandis qu’en face on affirme qu’à l’époque c’est le baisser de rideau qui était mineur. On aurait aimé évoquer l’anecdote avec des Clermontois. Ils devaient être des milliers à faire le déplacement dans le Forez pour un rendez-vous qu’ils attendent depuis des décennies. Ils suivront le match à la télé. 

La faute à une pelouse qui a pris feu, mais pas sous les tacles des défenseurs des Verts, à des filets troués, mais  pas par les frappes de leurs attaquants. La faute à une action parfaitement huilée, bien préparée, travaillée, mais pas par Claude Puel. La faute à un manque d’anticipation, mais pas de l’arrière-garde des Angevins, visiteurs d’une soirée aussi triste que le début de saison de Verts aux discours pas plus convaincants que leurs prestations ne sont tranchantes. Les ultras réclamaient une équipe digne de son public? C’est l’équipe qui a une frange de ce public digne d’elle, donc indigne de ce qu’on attend de Saint-Étienne.

La commission de discipline en pensant (ou non) à Paris

Un responsable du club explique que les intéressés, désavoués par quelques anciens ultras et nombre de spectateurs ont bien conscience d’avoir raté leur coup qui n’a rien eu d’éclat. En manifestant leur colère avant le coup d’envoi, ils ne voulaient pas nuire au déroulement du match. La commission de discipline jugera, mais comme toujours avec la Ligue, les dommages sont collatéraux. Un peu comme si on suspendait le permis d’une centaine de conducteurs sous prétexte qu’une dizaine, non identifiés, ont commis un excès de vitesse dans le même secteur. La LFP fait encore mieux en pénalisant ceux qui n’étaient pas sur les lieux, mais rêvaient de s’y rendre. On essaiera d’expliquer tout ça aux Clermontois et peut-être aussi aux Chinois auxquels la Ligue veut vendre un spectacle sans spectateurs. ASSE-Paris  programmé à 13 heures, le dimanche 28 novembre, pour conquérir l’Asie ne sera bien sûr pas du tout dans les têtes des membres de la commission de discipline le 17 novembre. Ils jugeront en toute indépendance. On espère qu’ils le feront en pleine cohérence aussi. Et parce que les bornes ont été dépassées face à Angers, c’est peut-être l’occasion de les replacer en toute intelligence. En plaçant tout le monde devant ses responsabilités. On parle hors terrain. Pour ce qui est de ceux qui sont coupables des résultats, dirigeants, entraîneur, joueurs, on attendra une semaine. C’est ce qu’on appelle un sursis. 

Didier BIGARD

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