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ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Après Casino, le roi du discount russe à la tàªte des Verts ? »

Didier Bigard évoque cette semaine le dossier de la vente de l’ASSE et son possible rachat par un milliardaire russe…

 « Nous aurions dû parler ici de ce match plus courageux que fructueux, livré par l’équipe stéphanoise face au Qatari club de Paris. Mais la coulisse a repris le dessus avec ce qui est plus qu’une rumeur sans être une promesse. Sauf à rêver si fort qu’on s’imagine dans la vraie vie avant d’être sorti de son somme par la réalité économique. Celle qui fait dire à Claude Puel « La vente n'interviendra que le jour où elle sera effective. Le club dans son ensemble doit faire attention à rester bien concentré sur ce qu'on doit faire : prendre des points et laisser le club en Ligue 1 en fin de saison, avec des actifs ». 

Car bien sûr, c’est ce serpent du Forez, débusqué par L’Equipe, qui a pointé sa langue entre les flocons marquant l’entrée de l’hiver. La vente, ses vendeurs et ses acheteurs. Tous sont tenus au secret. « Ceux qui parlent aux médias sont toujours des candidats peu fortunés et dangereux, y compris au niveau juridique », sourit un proche du dossier, rendu méfiant par quelques échecs Silence radio donc mais il y a des signes qui valent mieux que des discours. Par exemple, la mine réjouie de Roland Romeyer dans la semaine, laissant entrevoir la bonne nouvelle, guettée avant et après le match dimanche. Un fourgon noir, vitres teintées pour bien voir qu’on transporte des VIP incognitos, ça ne passe pas inaperçu, ni à Saint-Étienne, ni à l’Etrat.

Roman Dubov de Portsmouth à Tottenham 

Dans cette ville qui a l’esprit d’un village, impossible de se fondre dans l’anonymat, même au milieu de 24884 spectateurs. Miguel Salgado en a fait l’expérience. Sa présence n’a pas échappé à l’œil de notre confrère du Progrès, Thomas Dutang. L’ex-international aurait pu faire croire qu’il était là pour son ami Sergio Ramos dont il a loué la prestation devant la presse espagnole. Mais non, il y était comme conseiller sportif de Roman Dubov, celui qui a redonné le sourire à Roland Romeyer en présentant un projet de reprise, parmi d’autres offres, toutes émanant « de gens à la fortune identifiée et déjà impliqués dans le football ».

Pour certains, c’est une garantie, pour d’autres qui se souviennent de Peak 6, ce n’est pas pour autant une assurance et leur méfiance se renforce après quelques fouilles dans les archives. Roman Dubov est président de Total Sports Investments(TSI), un fond de capital-risque spécialisé dans le sport dont le hockey sur glace qu’il pratique, mais aussi donc le football. C’est ainsi qu’en 2011, il avait repris le club de Portsmouth avec Convers Sports Initiatives et Vladimir Antonov. Il annonçait alors vouloir en faire un « Chelsea’s by the sea » et les deux hommes « s’engageaient à fournir des fonds immédiats pour acheter des joueurs ». La réalité fut plus brutale puisqu’en 2012,  Portsmouth était placé en redressement judiciaire. Plus tard, c’est à Tottenham qu’on a retrouvé Roman Dubov, TSI s’occupant de tout le marketing du club. En pleine crise du Covid, son manager est alors reconnu comme une référence en matière d’économie du football anglais.

Levée de fonds record pour Sergei Lomakin le roi du discount en Russie

Si Dubov était à Saint-Étienne, c’est comme porteur de projet, en l’occurrence celui de Sergei Lomakin, ainsi que l’a révélé Le Progrès. Au printemps, ce milliardaire avait eu les honneurs de la presse économique, le groupe russe de grande distribution discount, Fix Price qu’il a créé ayant levé deux milliards de dollars sur les Bourses de Londres et Moscou. « Parmi les principaux investisseurs, l'Américain BlackRock, plus important gestionnaire d'actifs au monde, et le fonds souverain qatari » révélait alors Les Échos, ce qui situe un peu les moyens de celui qui pourrait reprendre le club fondé par Casino. Du lourd, même s’il n’a pas tout réussi dans le football. Propriétaire du club de football letton de Riga, « il figure sur la liste des persona non grata » affirmait il y a un an The Baltic Times, ce qu’avait démenti le directeur exécutif du club. On y verra plus clair si ce dossier de reprise avance assez pour être présenté devant la DNCG, sachant que plusieurs candidats se sont manifestés ces trois dernières semaines et des émissaires croisés du côté de Châteaucreux. Et on suppose que ni KPMG, ni les actionnaires de l’ASSE ne partiront à l’aventure, bien que le temps paraisse long, que Roland Romeyer laisserait volontiers son fauteuil pour sa place à Cœur vert et auprès des jeunes et que Bernard Caïazzo tout en se disant « pas touché par les banderoles » veut tourner la page. »

Didier BIGARD

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