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Angleterre

ASSE : comprenez-vous qu’Etienne Green a choisi l’Angleterre ?

Chaque semaine, deux journalistes de But! Saint-Etienne débattent de l’actualité autour de l’ASSE. En cette semaine de trêve internationale, retour sur le choix d’Etienne Green.

OUI

On le sait, le choix effectué par Etienne Green a alimenté le quotidien des supporters des Verts. Dans leurs discussions, et notamment sur les réseaux sociaux. Pour quelle raison, ce talent aujourd'hui éclos, pouvait bien choisir de s'exiler en Angleterre ? Pour quel motif refuser la France et la sélection des Espoirs, dans un premier temps, alors qu'il avait déjà répondu favorablement à une convocation de Sylvain Ripoll ? La ou les réponses sont en réalité assez claires : Etienne Green est né en Angleterre, se sent attaché à ce pays et trouve, par son choix, le meilleur moyen de prolonger son histoire.

Enfin, et comment ne pas le souligner, la prise de position du gardien des Verts peut également être sportive. Certes, l'Angleterre dispose également de bons gardiens, que ce soit en Premier League ou en Championship. Et rien, vraiment rien, ne dit que notre portier puisse à l'avenir s'installer dans la hiérarchie mise en place de l'autre côté de la Manche.

Mais lorsqu'on voit ce qu'il se produit en France, on comprend tout de même assez bien le choix d'Etienne Green. Hugo Lloris en 1, Steve Mandanda en 2 et un troisième homme qui vient aux convocations en fonction de la forme du moment, Didier Deschamps n'est pas un adepte du changement. Et il est par ailleurs évident que rien ne bougera dans les mois qui viennent. Stéphane Ruffier, autrement plus costaud à une certaine époque, a montré à quel point la porte des Bleus était compliquée à entre-ouvrir.

Green a opéré le choix du coeur, mais également le choix sportif. Lui qui a déjà été convoqué avec les Espoirs devrait assez vite prendre ses habitudes et, tout aussi rapidement, grimper dans la hiérarchie. En France, cela aurait été impossible. Donc, oui, Green avec l'Angleterre, c'est une bonne idée. Et un bon choix que le portier des Verts a par ailleurs très bien expliqué sur les réseaux sociaux lors de ces derniers jours.

Benjamin DANET

J'AI DU MAL

S'il est effectivement né à Colchester, Etienne Green a construit sa carrière footballistique en France. Ses premiers mots, il les a sans doute prononcé dans la langue de Shakespeare mais c'est bien dans le Forez, et en français dans le texte, qu'il a écrit toute son aventure footballistique jusqu'à présent. Il n'a d'ailleurs pas hésité – rappelons-le – à accepter la sélection française Espoirs quand Sylvain Ripoll a fait appel à lui pour le quart de finale de l'Euro face aux Pays-Bas. Certes, à son âge, on peut encore basculer d'un pays à l'autre sans problème mais je ne suis pas convaincu par ses explications selon lesquels il ne s'agit pas d'un « choix rationnel ou d'opportunisme ».

Au contraire, je pense que c'est parfaitement cartésien et réfléchi. En France, le vivier des gardiens est beaucoup plus important. Si Hugo Lloris et Steve Mandanda sont effectivement en fin de cycle, l'ère Mike Maignan va s'ouvrir logiquement (sous réserve de sa réussite au Milan AC). Derrière, l'important vivier qu'il y a en Espoirs promet un embouteillage, entre les déjà expérimentés Alban Lafont et Paul Bernardoni ou le très attendu Illan Meslier, déjà titulaire en Premier League anglaise à seulement 21 ans.

La concurrence est bien évidemment beaucoup plus faible dans son pays de naissance. Le fait d'être international anglais lui ouvrira aussi des portes en Angleterre plus tard. Derrière Jordan Pickford, titulaire à Everton, il n'y a pas foule. Dean Henderson n'est pas titulaire à Manchester United et se retrouve régulièrement appelé. Nick Pope (Burnley) ou Sam Johnstone (West Bromwich Albion) ? C'est un peu comme si Didier Deschamps appelait Paul Nardi ou Arthur Desmas (sans leur faire injure). On n'est pas vraiment dans le premier panier des gardiens de Premier League, pour la plupart étrangers. Je pense qu'Etienne Green a vraiment pesé le pour et le contre avant de céder aux sirènes de la Fédération Anglaise… qui est quand même arrivée bien après la FFF sur son cas.

Alexandre CORBOZ

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