« Samedi soir, l'ASSE a fait la mauvaise opération du week-end en s'inclinant dans un match à ne pas perdre sur la pelouse de Reims (0-2). Une défaite notamment accélérée par l'exclusion en première période de Denis Bouanga, coupable d'un pétage de plomb sur Ilan Kebbal. Son geste est symbolique du climat catastrophique autour des Verts. Denis Bouanga a perdu ses nerfs et handicapé son équipe. Personnellement, je ne veux pas stigmatiser davantage le Gabonais. Il sait qu'il a eu un geste déplacé et s'en est excusé sur les réseaux sociaux.
Au delà de l'erreur de Bouanga, on ne peut pas dire que Saint-Etienne a été transcendant sur la pelouse de Delaune. La défaite à Reims n'est pas illogique. Les armes sont toujours les mêmes : la bonne volonté, un penalty pour concéder l'ouverture du score, un poteau… Les Verts sont juste dans la lignée de leur saison. Dans le bas du tableau, plusieurs concurrents ont gagné et, statistiquement, Saint-Etienne est désormais très mal embarqué. On en est à la 18e journée et pour l'instant les Verts sont très déficitaires dans leur mini-championnat à six pour éviter la descente.
« On verra si le pompier de service va réussir son miracle »
Dans cette bataille, l'ASSE va changer d'entraîneur sous peu avec l'arrivée probable de Pascal Dupraz. Ce dont on est déjà sûr, c'est que le nouveau coach des Verts devra composer avec cet effectif-là. On verra si le pompier de service va réussir son miracle. Pour se sauver, il faudra une sérieuse remise en cause de tous les joueurs. Les Stéphanois ont le bon état d'esprit mais il va falloir renverser ce cycle de malchance. Comme il l'avait déjà fait une fois précédemment, Julien Sablé a essayé. Reims a scellé la question. Son intérim a fait long feu.
Concernant Pascal Dupraz, que l'on vend comme un meneur d'hommes hors pair, je suis comme beaucoup et je jugerais sur pièce. Claude Puel était aussi un meneur d'hommes… Il ne faut pas restreindre les qualités d'un entraîneur à ça. Plus que ses années à Evian, Pascal Dupraz est surtout connu pour l'opération sauvetage de Toulouse. Un exploit qu'il avait réalisé avec un discours bien à lui et des joueurs qui avaient totalement adhéré. Espérons que ce soit le même scénario. Maintenant, chaque équipe a son environnement, son histoire… On ne peut pas dire aujourd'hui : « Dupraz a sauvé Toulouse, ça marchera à Saint-Etienne ». Comme on ne peut pas dire : « Dupraz a été limogé d'un endroit, il n'est pas bon et ne fera rien à l'ASSE ».
« L'ASSE se ridiculise dans le foot français… »
Tout est compliqué dans ce club et ce depuis le début. Aujourd'hui, Saint-Etienne a deux présidents – un qui n'est quasiment plus là, l'autre qui est supporter invétéré avec ses qualités et ses défauts -, on a même rajouté un troisième membre au « conseil des sages « en ramenant Jean-François Soucasse… Il y a aussi cette histoire de reprise : un jour c'est l'un et il est formidable, le lendemain il est zéro et n'a pas les garanties… La vérité, c'est qu'à l'ASSE plus qu'ailleurs, on navigue à vue.
On joue trop avec ce club et il est grand temps que les gens se rendent compte que c'est une institution en péril du patrimoine français. J'ai mal quand je vois ce qui arrive à des clubs historiques comme Auxerre, Sochaux ou Le Havre, piégés en Ligue 2 depuis des années. Avec le passage à 18 clubs l'été prochain, oui je m'inquiète pour Saint-Etienne. Ce n'est vraiment pas le moment de descendre. Le court terme, c'est l'opération de sauvetage. Et après ? Saint-Etienne est un grand club, avec de grands supporters. Je pense que ces derniers méritent autre chose qu'une farce et cette parodie de présidence. Il faut vraiment prendre les choses en main car l'ASSE se ridiculise dans le foot français… »