Le samedi 30 janvier 2021 est à marquer d’une pierre blanche dans la grande histoire de l’Olympique de Marseille. C’est en effet ce jour-là que le peuple bleu ciel et blanc est sorti dans la rue, a pris d’assaut la Bastille (pardon, la Commanderie) pour couper des têtes, en l’occurrence celle de Jacques-Henri Eyraud. A l’instar de la vraie révolution française, ce qui a entraîné cette réaction passionnée est un climat délétère, désespérant même, au sein du club entre un Jacques-Henri Eyraud détesté de tous et un André Villas-Boas qui n’avait plus la tête à Marseille.
Les résultats étaient mauvais, le retour en Champions League avait été catastrophique, et l’entraîneur portugais, seul au milieu de la tempête, en avait marre de se battre tout seul. Lors du Trophée des champions perdu contre l’ennemi parisien (1-2) début janvier, il avait surpris tout le monde en affirmant que l’OM aurait dû gagner, ce qui était faux. Ou que l’équipe pouvait lutter pour le titre, ce qui l’était encore plus. Pendant ce temps, quand il n’inventait pas de futures règles ridicules pour le football, Eyraud expliquant qu’il ne fallait pas de salariés supporters à l’OM…
Ce 30 janvier, donc, alors que l’OM devait accueillir Rennes dans l’après-midi et que les joueurs étaient réunis à la Commanderie, près de trois cents ultras firent une descente au centre Robert Louis-Dreyfus. Ils craquèrent des fumigènes, brûlant les cyprès à l’entrée et pénétrèrent dans le bâtiment, où certains joueurs virent à leur rencontre. Les échanges furent très chauds, voire houleux, notamment pour le courageux Alvaro Gonzalez.
Mais le plus important, ce fut la suite. Eyraud eut beau menacer de dissoudre les groupes de supporters le lendemain dans Téléfoot, il fut remercié par Frank McCourt, qui installa Pablo Longoria à sa place. Une victoire pour les supporters, qui allait devenir une victoire pour le club car, depuis, les choses n’ont fait que s’améliorer pour l’OM. Même pour les cyprès de la Commanderie…