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Ligue 1

ASSE – le rendez-vous de Didier Bigard : « L'effet Dupraz, du virtuel au réel »

Didier Bigard évoque cette semaine la 20e place des Verts mais aussi leur match encourageant face à Lens (1-2), malgré la défaite, avant le derby. Et l’optimisme de Pascal Dupraz.<br/><br/><br/>

Une équipe battue à domicile et son entraîneur mieux notés que son adversaire et son coach qui a effectué des changements payants, cela peut surprendre. C’est pourtant le lot de consolation accordé à l’ASSE après sa défaite face à Lens (1-2), et dans lequel les optimistes verront un motif d’espoir. Les Stéphanois ont très bien défendu, les statistiques de la Ligue le traduisent avec 67% de leurs 12 tacles réussis contre 47% pour les Lensois. Ils ont aussi été plus précis sur leurs 19 centres (37%) que les Nordistes (16 et 19%). Mais c’est malgré tout l’équipe visiteuse qui a eu la possession du ballon (60%), a gagné plus de duels (62%, 72% dans les airs), a réalisé le plus de passes (598 dont 83% réussies pour 392 dont 72% réussies). Si aujourd’hui le football est entré en équations dans tous les clubs avec force analystes, sans doute convient-il de relativiser les chiffres par ce qu’on ressent sur et au bord du terrain.

L’effet kiss cool du remplacement d’un manager honni, par un entraîneur béni

C’est ce qu’ont fait le coach de l’ASSE et ses joueurs, mais aussi beaucoup d’observateurs. On peut  aussi y voir un effet Dupraz, celui du remplacement d’un manager honni par un entraîneur béni. Même Franck Haise qui (comme tout le monde) a trouvé « plutôt logique » l’avantage de l’ASSE à la mi-temps, estime que « les Stéphanois auraient mérité le nul après avoir fait un match plein ». Sympa, comme l’avait été Antoine Kombouare après le succès de Nantes « On est triste pour cette équipe de Saint-Étienne, ils font une bonne deuxième période,  méritaient au moins le nul », ou Christophe Galtier après avoir pris trois points à Geoffroy-Guichard « J'ai vu dans d'autres matches des Verts que ça ne se jouait pas à grand-chose ».

On peut y voir de la nostalgie verte, de la solidarité entre coaches, voire un fair play condescendant des vainqueurs. Bruno Genesio qui avait explosé à nos côtés en tribune de presse à chacun des cinq buts rennais y était aussi allé de sa bienveillance, avant le match « Ce n’est pas la moins bonne équipe sur les 16 premières journées, loin de là. Elle a de vrais principes de jeu, essaye de presser assez haut, de faire le jeu, a eu peu de réussite, mériterait d’avoir plus de points ». Ou encore après la déculottée fatale à Puel «Les Stéphanois ne méritent pas forcément d'être derniers ».

Pas de raisons d’abdiquer. Surtout pas dans le derby !

Pascal Dupraz doit le penser quand il dit qu’il « y a de la qualité dans cet effectif » au point d’affirmer jeudi « ne pas craindre Lens », ou samedi en clamant « son admiration » outre « son amour pour ses joueurs » dont il apprécie qu’ils aient « appliqué les consignes pour réaliser une bonne première période » après « certains choix tactiques qui se sont avérés payants… ». Sa confiance se veut communicative « Il n’y a aucune raison d’abdiquer. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. J’y croirai jusqu’au bout. Et vous verrez que j’ai bien fait d’y croire».  Cela  marche si on en croit Madhi Camara qui qualifie son entraîneur de «meneur d’hommes » ou Ryad Boudebouz qui voit en lui «un papa, très proche, très affectif ». Certes, Ghislain Printant qui avait également été adoubé par les cadres de l’équipe avait reçu les mêmes louanges en son temps, mais on ne va pas ajouter des réserves à la sinistrose du classement. La vérité ne sera écrite que sur le terrain et Pascal Dupraz le sait bien. Il a vite cerné quelques-uns uns des problèmes de son équipe qui ne se résument pas à son long rappel des mesures à respecter face à  la Covid. Plus prosaïquement il admet que « Certains ne tiennent pas la distance sur le plan physique « Il faut qu’on s’améliore rapidement dans ce domaine ». Enfin, lui qui a dû appeler le petit Abdoulaye Bakayoko après avoir dit deux jours avant « Il y a trop de jeunes lancés d’un seul coup » serait heureux de voir débarquer quelques renforts de plus. En attendant, il va tenter de surfer sur l’effet de son arrivée, vendredi dans le derby. En passant du virtuel au réel. »

Didier BIGARD

 

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