Lancé dans des négociations exclusives avec l'ASSE (selon le journaliste Romain Molina), David Blitzer est plus proche que jamais de rajouter un club à son portefeuille déjà très fourni. Jonglant entre plusieurs sociétés (Harris Blitzer Sports & Entertainement, The Blackstone Group, Globalon Football Holdings Group ou encore la Bolt Football Holding, pressentie pour être celle qui reprendra l'ASSE), le magnat a ses entrées partout et dans tous les sports. Aux USA avec le Real Salt Lake City (MLS), les Philadelphie 76ers (Basket, NBA), les New Jersey Devils (Hockey, NHL), Dignitas, NBA 2K League Team et 76ers Gaming Club (E-Sport) mais aussi en Europe avec Crystal Palace (Angleterre), Augsbourg (Allemagne), Wasland-Bereven (Belgique), Alcorcon (Espagne), Estoril (Portugal) et le dernier arrivé ADO Den Haag (Pays-Bas).Un portefeuille global valorisé à près de 3,8 milliards d'euros. De quoi faire de la « galaxie Blitzer » une véritable superpuissance du sport mondial.
« Je laisse les équipes de direction faire leur travail »
Partout où il est installé pourtant, qu'il soit actionnaire majoritaire ou minoritaire, sa discrétion l'honore. Sa fidélité aussi puisque, depuis ses débuts en investisseur dans le sport, David Blitzer n'a cédé aucune de ses acquisitions. Pas de dépôt de bilan, pas de problèmes financiers. Tout est réglé rubis sur ongle. Pas non plus de business excessif entre ses clubs à la mode de la famille Pozzo, qui se servait de ses trois clubs (Udinese, Watford, Grenade) pour s'échanger des joueurs ou des flux d'argent. Chaque club qu'il gère (à des degrés divers d'investissement) est autonome dans son fonctionnement. Au moment de sa prise de fonction à Salt Lake City en janvier dernier, l'Américain décrivait d'ailleurs sa méthode clairement : « J'investis dans des entreprises pour gagner ma vie et, tout au long de ma carrière, il a toujours été question de trouver des personnes incroyables et de les laisser faire leur travail. Cela ne signifie pas que vous ne vous impliquez pas dans des décisions particulièrement importantes. Mais dans ce quotidien difficile, je laisse les équipes de direction faire leur travail ».
Ceux qui le connaissent parlent d'un « propriétaire engagé mais pas autoritaire », le genre qui fournit les ressources nécessaires à la réussite de ses équipes, mais qui reste généralement à l'écart. Dans The Athlétic, une source qui a collaboré avec lui décrit le style Blitzer, un style humaniste, bienveillant et surtout positif : « Il ne nous a jamais demandé d'aller acquérir tel ou tel joueur. . C'était : " Que puis-je faire pour vous aider à améliorer l'équipe ?" Ou quand l'équipe n'allait pas bien, c'était : " Qu'est-ce qui fait que les choses tournent mal et comment puis-je aider à résoudre ce problème ? ? Lors des appels de propriété (bimensuels), il posait toujours des questions perspicaces. Il était certainement le plus instruit des propriétaires ».
Du Cosmos à Stanford Bridge, un Américain amoureux de soccer
De l'homme, on peut lire une véritable passion pour le « soccer ». Joueur durant son enfance à Scotch Plains (New Jersey), abonné aux New York Cosmos à la fin des années 1970 où il s'émerveillait devant les Beckenbauer ou Neeskens, David Blitzer a pu parfaire sa culture foot en Europe, lui qui a vécu pendant 10 ans à Londres, à 500 mètres de Stamford Brigde. Chelsea, une équipe qu'il a d'ailleurs tenté de racheter et qu'il allait supporter dans les premières années de l'ère Abramovich lorsque José Mourinho était encore le « Special One ». Sa décennie européenne, il l'a d'ailleurs passé au bord des terrains, à aller voir des matchs en Espagne, en Italie, en Scandinavie, lors des Euro 2004 et 2008, en Allemagne au Mondial 2006… Très loin de l'Américain à la McCourt peu au fait des règles du football.
Dans le monde des affaires, le site HB Sports & Entertainement raconte une véritable success-story à l'Américaine. Présenté comme le responsable mondial du groupe d'opportunités tactiques de Blackstone (Tac Opps) qu'il a rejoint en 1991 après sa sortie de la très prestigieuse Wharton School (l'école de commerce de Pennsylvanie qui a aussi vu émerger un certain … Donald Trump), l'homme de 52 ans vit aujourd'hui à New York avec sa femme Alisson et ses cinq enfants. Co-gérant d'une société qui pèse plus de 600 milliards de dollars d’actifs dans le monde, il possèderait une fortune personnelle valorisée à 5 milliards de dollars, soit environ 4,8 milliards d’euros. Des moyens qui feraient de lui, s'il rachète l'ASSE, le 5e plus gros propriétaire de club français derrière la famille Pinault (Stade Rennais), Mansour bin Zayed Al Nahyan (Troyes), Jim Ratcliffe (Nice) et Dmitry Rybolovlev (Monaco).