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ASSE – EXCLU BUT! : André Laurent charge Jean-Michel Larqué

L’ancien président de l’ASSE André Laurent (85 ans) vient de sortir ses mémoires, « Des buts à ma vie », un ouvrage écrit pendant le Covid dans lequel il revient sur son parcours. Il est notamment revenu sur son départ du club, en chargeant Jean-Michel Larqué…

But !: André, quelle a été la genèse de votre livre ?

André LAURENT : C'était le Covid et cela faisait un certain temps que j'avais cette envie d'écrire mes mémoires. Je ne pensais pas en faire un livre, au départ c'était plutôt destiné à mes petits enfants avec l'idée de transmettre certaines valeurs. C'est un peu l'histoire de ma vie. J'évoque notamment mon enfance, pendant la guerre puisque je suis né en 1938, la création de mon entreprise et mes dix années à la présidence de l'ASSE.

 

Quel souvenir gardez-vous de votre jeunesse ?

C'était à la campagne, en famille. J'ai grandi dans l'amour et le respect. J'ai beaucoup lu, j'ai été Cyrano, D'Artagnan. Mon diplôme d'ingénieur, je l'ai eu à 31 ans, pour faire plaisir à mon père. J'avais déjà créé mon entreprise, au courage, animé par ma détermination et l'esprit d'équipe, la volonté de partage. On ne fait jamais rien tout seul dans la vie.

 

Votre arrivée à la présidence de l'ASSE n'était pas programmée…

Non ! J'étais supporter, abonné, j'avais une loge au stade. Mais le Maire de l'époque, François Dubanchet, m'a appelé après la Caisse noire. L'ASSE faisait rêver à l'époque, c'était le phare du football français, mais le club était en ruines, ses structures étaient détruites. Quand il m'a demandé de prendre la présidence je lui ai dit : « Attendez, moi je fais des boulons à La Ricamarie ! ». Mais il m'a fait comprendre que c'était mon devoir et j'ai accepté. Au Conseil d'administration, il y avait les Rochéristes et les Buffaristes qui s'opposaient. Il y avait besoin d'un président qui n'ait ni l'une ni l'autre des deux étiquettes alors ils m'ont nommé. Ça a duré dix ans. Avec des hauts et des bas. Mais j'en garde un très bon souvenir, surtout des premières années.

 

Le club était tombé en D2…

Oui. Il était même 15e de D2 la première année, en début de saison, mais on avait finalement échoué aux barrages, contre Rennes, après une série de 27 matches sans défaite. On avait fait cette série à l'arrivée des Cakes Rocher comme sponsor maillot. J'étais allé les démarcher à Roanne. L'ASSE n'avait même plus de sponsor maillot, vous vous rendez compte ! Plus personne ne faisait confiance au club. On m'avait conseillé de prendre un sponsor au rabais mais j'avais refusé. L'ASSE, ça ne se brade pas ! On était remontés la deuxième année. Une aventure humaine formidable.
 

« On venait de faire deux demi-finales de Coupe de France, avec une défense de fer autour du duo Kastendeuch-Cyprien. Ce départ a été une période difficile de ma vie. Je pense que j'avais fait une dépression »

 

La fin a été plus dure…

Oui, avec l'épisode Larqué, cette interview à Téléfoot. C'est une blessure qui ne se refermera jamais. Quand j'ai été débarqué, l'ASSE était en pleine progression. On venait de faire deux demi-finales de Coupe de France, avec une défense de fer autour du duo Kastendeuch-Cyprien. Ce départ a été une période difficile de ma vie. Je pense que j'avais fait une dépression. Pendant les matches, j'allais marcher dans les bois avec mon chien.

 

Vous avez ensuite été président de la Chambre de commerce et d'industrie…

ça a duré dix ans là aussi. A la CCI, j'ai retrouvé beaucoup de connaissances de l'ASSE, des chefs d'entreprise que j'étais allé chercher. A l'époque, il n'y avait pas de droits TV. Les entrées d'argent, c'était la billetterie et les sponsors. Je me levais à 6h pour aller à mon entreprise mais dès 10h je rencontrais les entrepreneurs locaux pour porter le projet. Beaucoup m'ont rejoint et sans eux, l'ASSE ne se serait pas remise en ordre de marche. J'en ai gardé de très belles amitiés, notamment avec Pierre Guichard. Casino n'avait jamais été sponsor du club avant de prendre la suite des Cakes Rocher. C'était la première fois. Pierre et moi étions très liés. J'étais là pour sa fin de vie. Je lui ai tenu la main.

 

La CCI, ce sont de bons souvenirs aussi ?

Bien sûr. On avait réuni une belle équipe. Il y a eu beaucoup d'actions et de projets. C'est à cette époque que j'ai passé la main à mon fils pour mon entreprise. Ce livre a fait remonter beaucoup de souvenirs. Il m'a permis de plutôt bien vivre cette épisode du Covid. J'ai beaucoup apprécié ma collaboration avec les éditeurs, avec Fabrice Audouard et avec Pierre-Olivier Vérot. Nous avons travaillé en osmose. C'était agréable.

 

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