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ASSE – EXCLU BUT! Philippe Gastal : « Mekhloufi ferait partie des 10 meilleurs joueurs européens actuellement »
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Par
Fabien Chorlet
L’AS Saint-Étienne pleure l’une de ses plus grandes figures : Rachid Mekhloufi. Devenu une légende du club forézien après y être passé entre 1954 et 1958 puis entre 1962 et 1968, le deuxième meilleur buteur de l’histoire des Verts est décédé ce vendredi à l’âge de 88 ans. Fan invétéré de Rachid Mekhloufi, Philippe Gastal, historien de l’ASSE et conservateur du musée des Verts, nous a accordé quelques mots en son hommage.
But! : Comment Rachid est devenu votre idole ?
Philippe Gastal : « Rachid avait arrêté sa carrière à l’ASSE en 1968. Moi, j’ai vu mes premiers matchs en 1970. Je ne l’ai jamais vu jouer. Je l’ai connu un peu plus tard, dans les années 90 lorsque je commençais à travailler sur le projet du musée. Une amitié s’était liée dans le temps depuis plusieurs décennies puisqu’il venait régulièrement à Saint-Étienne. À partir de là, il me racontait son histoire, et puis on rencontrait les anciens. Dans le cadre du musée, on a énormément d’images, on a un totem qui lui est consacré parce qu’il fait partie des légendes de l’AS Saint-Étienne.
Quelle a été votre réaction après avoir appris sa mort ?
Ça a été un choc quand nous avons appris hier (vendredi) soir le décès de Rachid. Il a tant apporté au football stéphanois dès son arrivée au mois d’août 1954.
« Si Rachid jouait actuellement, il ferait partie des 10 meilleurs joueurs européens »
Sa palette incroyable
Rachid avait une palette complète très très jeune, un sens du jeu et une vision panoramique sur le terrain. Il sentait le jeu. En plus, il avait Kees Rijvers à côté de lui, Kees Rijvers qui nous a quitté il y a quelques mois. Quand vous parliez avec Kees Rijvers, il disait mon idole, c’était Rachid Mekhloufi. Et quand vous parliez à Rachid Mekhloufi, il disait mon idole, c’était Kees Rijvers. Malheureusement, ils sont décédés à quelques mois d’intervalle. Rachid, il a marqué l’histoire du club. Un joueur brillant, reconnu par ses pairs. Le talent suffisait à lui-même et le talent s’exprimait tous les week-end sur les terrains de France et d’Europe. Il émerveillait le public stéphanois mais aussi le public français dans sa globalité. Il s’entendait très très bien aussi avec Robert Herbin. Ils respiraient le football tous les deux. Mais lui, il générait l’inattendu par son sens du jeu inouï et sa clairvoyance. Si Rachid jouait actuellement, il ferait partie des 10 meilleurs joueurs européens. Sans contestation possible comme Salif Keita. C’étaient des joueurs de niveau international.
Snella, son mentor
On ne peut pas parler de Rachid sans parler de Jean Snella. Dans chaque interview, dans chaque conversation que nous pouvions avoir avec Rachid, il parlait évidemment de son maître Jean Snella, qui avait été joueur puis entraîneur de l’ASSE à partir de 1950. C’était un père et un fils. Jean Snella était son père spirituel en matière de football, son mentor.
Que retiendrez vous le plus de Rachid ?
Le joueur et surtout l’homme. Par ses convictions. En fait, sa vie est un roman. Il y a des BD, des livres, des documentaires qu’ils lui ont été consacrés. Sa vie est un véritable roman. Sa vie dépasse largement le cadre du football. Il n’y a pas que les titres avec l’ASSE.
« Depuis quatre ans, les plus grands s’en vont… »
Depuis quatre ans, ça fait beaucoup de légendes vertes qui nous ont quittées…
Malheureusement depuis quatre ans, entre Robert Herbin, Georges Bereta, André Fefeu, Salif Keita, Kees Rijvers et maintenant Rachid Mekhloufi, c’est difficile parce que les plus grands s’en ont. Mais c’est inéluctable, c’est la vie.
Un hommage grandiose devrait lui être rendu à Geoffroy-Guichard
Oui bien sûr ! Ce sera un hommage à hauteur de l’homme et du joueur qu’il a été. »
Les larmes stéphanoises coulent.
— AS Saint-Étienne (@ASSEofficiel) November 8, 2024
Un grand homme, un immense footballeur s'en est allé.
Rachid Mekhloufi n'est plus, mais son héritage ne nous quittera jamais. 🖤 pic.twitter.com/kKmcPcDwec