Ce sera un rendez-vous incontournable. Pour les supporters de l'ASSE, bien entendu, marqués au fer Vert par l'incroyable épopée européenne des années 70. Chaque mois, et grâce au concours de la Légende des Verts, vous retrouverez les propos d'un ancien joueur de Robert Herbin, qui a construit la légende du club. Premier entretien avec l'Argentin Osvaldo Piazza qui, plus que jamais, continue de suivre l'actualité de son club de coeur.
Osvaldo, on vous imagine heureux de retrouver aujourd'hui votre ASSE en Ligue 1 ?
Osvaldo Piazza : J'ai suivi la fin de saison dernière comme un véritable supporter et je n'ai pas raté un seul match. Mais croyez-moi, j'ai été en colère à certains moments. On aurait pu, et dû, monter en Ligue 1 plus tôt. On a loupé plusieurs occasions en ne battant pas Rodez, en perdant à Quevilly, alors qu'Angers, à un moment, était derrière nous au classement. Je me suis même dit qu'on allait louper la montée, j'étais très énervé.
Les deux rencontres face au FC Metz ont finalement été synonymes de grand bonheur…
O.P. Exact, mais quel stress ! Cela débuche comme vous dites sur un immense bonheur, amis qu'est-ce qu'on a souffert. Franchement, j'ai été convaincu par le barrage aller à Geoffroy-Guichard, mais vu le début de match à Metz, je me suis encore dit qu'on n'allait pas monter. Les joueurs étaient absents, innocents, et logiquement menés 2-0. Rien que d'en reparler…
"Les anciens actionnaires ont été là beaucoup trop longtemps. Des choses ont été mal faites. On aurait tout de même pu s'éviter cette descente en Ligue 2…"
Dans la foulée de la remontée, l'ASSE a de surcroît été rachetée par Kilmer Sports Ventures, mettant fin au long règne du duo d'actionnaires, Bernard Caïazzo-Roland Romeyer. Qu'est ce que cela vous a inspiré ?
O.P : Qu'il était grand temps de changer ! Les anciens actionnaires ont été là pendant vingt ans, et tout le monde se rendait compte que c'était beaucoup trop long. Certaines choses ont été mal faites et, désolé de le rappeler, on aurait tout de même pu s'éviter cette descente en Ligue 2. Je n'ai jamais digéré.
Que vous inspirent les nouveaux actionnaires, le groupe Kilmer Sports Ventures ?
O.P. Je ne les connais pas, mais je leurs dis : Bienvenue ! Je sais qu'ils ont de l'expérience puisque le président est passé par de grands clubs que sont le Milan AC et Arsenal. On est maintenant en Ligue 1, avec eux, et il faut savoir comment continuer pour s'installer durablement dans l'élite. C'est ça le plus important.
Justement, il est reproché à la nouvelle direction d'avoir recruté de très et trop jeunes éléments lors du mercato estival. Vous partagez le sentiment ?
O.P : Oui, le recrutement de cet été est très jeune, c'est indiscutable. Mais pour tout vous dire, car ça me tient à coeur, quitte à aligner de jeunes éléments, j'aurais préféré qu'ils viennent du centre de formation de l'ASSE. Et pas d'autre clubs. Car en cas de succès de ces joueurs, notre club aurait été doublement gagnant dans l'avenir. Mais ça, j'ai l'impression que ce n'est plus une priorité…
"L'effectif est en effet trop juste. On a pris du très jeune, pas de joueurs d'expérience, de joueurs solides qui peuvent transmettre quelque chose."
Vous craignez que le maintien soit difficile à obtenir cette saison ?
O.P. Vous savez, j'étais au match contre Lille. Et ce que j'ai vu m'a en partie rassuré. J'ai trouvé une équipe, du moins en début de match, avec beaucoup de conviction. Qui aurait même pu mener 2-0 à la pause. Cela m'a rassuré car les trois premiers matches ont montré que l'équipe était totalement déséquilibrée, prenant trop de buts et n'en marquant pas un seul. J'ai donc été surpris face à Lille, vraiment. Même si la seconde période a laissé à désirer. Et que certains changements en fin de match m'ont surpris.
Pas d'inquiétude à avoir donc, selon vous ?
O.P. Si, car l'effectif est en effet trop juste. Et qu'on a pris du très jeune, pas de joueurs d'expérience, de joueurs solides qui peuvent transmettre quelque chose. C'est pour ça que c'est juste. Mais je me refuse à être pessimiste car, encore une fois, ce que j'ai vu contre Lille m'a rassuré. L'entraîneur, Olivier Dall'Oglio, a su trouver l'équilibre pour la première fois de la saison contre Lille. Ca a duré 25 minutes, pas plus, mais c'est déjà ça. Je ne dirai donc pas qu'il n'y a pas d'inquiétude à avoir en raison de la justesse de l'effectif. Mais l'équilibre est peut-être en train d'être trouvé.
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