L’arbitrage français prépare sa révolution. Un mois après sa nomination, son nouveau patron Antony Gautier listé ses projets pour sa corporation et notamment son souhait de sonoriser les arbitres. « Je veux être un directeur de l’arbitrage de proximité, c’est-à-dire que j’ai la volonté d’échanger régulièrement avec ceux qui contribuent au football français aussi bien au niveau départemental, régional que professionnel, explique-t-il à L’Équipe. L’arbitrage ne se limite pas aux professionnels. Je souhaite créer très rapidement un comité de liaison LFP avec la Ligue et des représentants de clubs afin d’échanger régulièrement sur le déroulement et l’arbitrage des compétitions pros. »
Au sujet de l’arbitrage vidéo, Gautier est clair : il doit évoluer. « J’ai la volonté de rendre encore plus transparent le fonctionnement du VAR, même s’il y a toujours une part d’interprétation de l’arbitre, poursuit-il. L’IFAB (l’instance internationale qui régit les lois du jeu)vient de décider mi-janvier d’autoriser, à titre expérimental, pour les douze prochains mois, l’arbitre à communiquer aux spectateurs et téléspectateurs sa décision à l’issue d’un visionnage en bord de terrain. C’est une première étape très appréciable pour expliquer la façon dont les décisions sont prises par l’assistance vidéo. La FFF, au lendemain de la réunion de l’IFAB, a candidaté pour que la France expérimente ce nouveau dispositif et plus globalement la sonorisation en continu et en direct sur les rencontres. »
Relancé sur le sujet, Gautier ne s’est pas démonté : « Le foot français est prêt à s’engager dans cette évolution. Je souhaite que les arbitres français des compétitions professionnelles, quand nous aurons les autorisations, soient prêts à porter la sonorisation en direct et en continu sur les rencontres de L1. La France est la première nation à s’être positionnée officiellement (…) La volonté d’ouverture est claire, tout le monde s’exprime sur tous les sujets du football, le seul acteur qui ne le fait pas est l’arbitre. Je suis favorable à une prise de parole mais dans un cadre à définir, dans des contextes nécessitant une communication mais avec, en amont, une formation (…) Je veux aussi que le recours à l’assistance vidéo ne soit plus pénalisant pour la notation des arbitres. J’avais déjà fait ce constat quand j’étais en activité. L’assistance est là pour aider les arbitres à prendre la bonne décision. Nous le mettrons en place pour le début de la saison 2023-2024. Après, je suis aussi très clair, et je l’ai été il y a une quinzaine de jours devant les arbitres et assistants de L1, la priorité reste la prise de décision sur le terrain et de ne pas se réfugier derrière l’existence de l’outil technologique pour se déresponsabiliser. Arbitrer, ce n’est pas attendre qu’on me donne la solution. »