Ligue 1
ASSE – Formation : si mauvais que à§a, les Verts ?
Le classement de la Direction Technique Nationale est tombée et, comme chaque année, il fait mal à la tàªte du côté de l’AS Saint-Etienne.
Le club s’affiche au 20e rang des centres de formation franà§ais de la FFF.
Que veut dire ce classement ?
Moins cinq rang par rapport à l’année précédente (de la 15e à la 20e place). L’AS Saint-Etienne a accusé le coup en prenant connaissance du classement réalisé par la DTN des centres de formation franà§ais sur l’exercice 2017-2018. Il faut dire que les Verts sont retombés dans la deuxième moitié de tableau des 36 clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 bénéficiant de la « licence club », s’affichant loin derrière l’OL, le PSG et l’AS Monaco, les champions en la matière mais surtout derrière des formations mal classées de Ligue 2 comme Auxerre, le RC Lens ou Nancy. Egalement derrière Nà®mes, l’ESTAC (vainqueur de la Coupe Gambardella 2018) ou màªme l’OM, des clubs pas franchement réputés pour sortir beaucoup de jeunes talents.
Ce résultat valide malheureusement un problème déjà largement souligné dans nos colonnes : l’incapacité pour l’ASSE de sortir des jeunes à màªme de s’imposer durablement en équipe première. Cette saison, c’était encore Loà¯c Perrin qui représentait la formation ligérienne au sein de l’équipe fanion. Jonathan Bamba l’a quand màªme un peu aidé màªme si ses soucis contractuels lui ont imposé quelques mises à l’écart. On attendait Ronaël Pierre-Gabriel, il a perdu sa place au fil de la saison. Habib Maà¯ga n’a pas eu non plus masse de temps de jeu avant de partir en pràªt à l’Arsenal Tula. Jessy Moulin et Vagner Dias ont fait quelques apparitions sporadiques mais c’est malheureusement à peu près tout dans un effectif où Oscar Garcia puis Julien Sablé et Jean-Louis Gasset n’ont accordé qu’une confiance modérée aux jeunes du cru.
Les résultats sont-ils si médiocres ?
Dans les faits, ne pas àªtre en mesure d’autofinancer sa formation par des ventes lucratives (comme ce fut le cas il y a quelques années) prouve qu’il y a quand màªme un souci de valorisation des produits maison. Sur le point de partir libre, Jonathan Bamba est d’ailleurs l’un des porte-étendards de ce problème, lui qui aurait pu (ou du) rapporter 10-20 M€ à l’ASSE si on lui avait fait confiance plus tôt.
Reste que si l’AS Saint-Etienne n’est pas très performante au niveau de la finalité, les résultats immédiats sont loin d’àªtre mauvais. Cette saison, la réserve ligérienne, drivée par Laurent Batlles, est remontée en National 2, l’échelon le plus haut pour un centre de formation. En U19 (5e sur 13 du groupe D) et en U17 (2e sur 14 du groupe C), les petits Verts n’ont pas été en mesure de se hisser en phase finale… Mais n’ont pas non plus eu des résultats infamants.
Si on devait mettre un bémol aux résultats 2017-2018, ce serait sur l’équipe Gambardella qui est sortie en 16e de finale sur la pelouse de l’AC Ajaccio (3-2). Un trophée qui échappe toujours à l’ASSE depuis 1998. Maigre consolation, la victoire des petits Verts au premier tour sur la pelouse du Groupama Training Center de l’OL (2-3), dans un derby face au « meilleur centre de formation franà§ais ».
Les critères sont-ils justes ?
C’est l’éternel débat. Chaque année, les critères sont les màªmes : nombre de contrats professionnels signés par les joueurs formés au club ; nombre de matches joués en équipe première ; nombre de matches joués en sélection nationale ; nombre de diplômes scolaires obtenus et pour finir les contrats ainsi que l’ancienneté des éducateurs. Le nombre de matches joués par les joueurs issus de l’Etrat est sans doute le critère le plus légitime et, sur ce point, il a clairement des progrès à faire.
A notre sens, empiler des signatures professionnelles pour faire des points ne devrait pas àªtre un mode de calcul de la pertinence d’une formation, pas plus que les contrats et l’ancienneté des éducateurs. En effet, ce n’est pas parce que la direction d’un centre de formation change de tàªte (comme ce fut le cas l’an passé avec Julien Sablé puis Philippe Guillemet) que le projet porté est moins pertinent qu’un autre. Le nombre de diplômes obtenus valorise juste les clubs formant des individus à la tàªte bien faite (et bien pleine), pas forcément de grands footballeurs. En revanche, rien à dire sur la question du nombre de joueurs en sélections, un critère prouvant « l’élite » d’une formation et où l’ASSE est représentée, au moins par ses gardiens, dans toutes les catégories à la FFF.
Du côté des Verts, ce qu’on reproche surtout à la DTN, c’est de ne tenir aucunement en compte les joueurs du cru évoluant à l’étranger. Sur ce point, l’ASSE avec Zouma et Benalouane en Angleterre, El-Zhar en Espagne, Ghoulam en Italie, Guilavogui en Allemagne ou encore Gomis, Medjani et d’autres en Turquie, n’est clairement pas la plus mal lotie.
Les Verts ont-ils pris des mesures pour améliorer les choses ?
La formation est l’un des grands cheval de bataille de Frédéric Paquet. Le directeur général des Verts s’est saisi du problème à bras le corps en confortant l’équipe éducatrice et en entérinant 14 contrats de néo-pros. Cela aura au moins le mérite de remonter les scores dans deux catégories sur cinq. Concernant les diplômes, l’ASSE est tributaire de l’assiduité scolaire de ses jeunes. Comme les Verts ne peuvent pas non plus franchement influés sur les choix des sélectionneurs nationaux de faire appel ou non aux jeunes de l’académie. A moins d’aller justement vers le recrutement en post-formation de joueurs déjà présents dans les équipes de France de jeunes ou à l’étranger.
Les résultats intrinsèques des équipes de la formation n’entrant pas en compte dans les scores de la DTN, il faut surtout espérer, pour 2018-2019, que Jean-Louis Gasset vienne piocher parmi les néo-professionnels pour intégrer durablement l’équipe et remplacer notamment le partant Jonathan Bamba. Cela peut aussi venir de la réintégration dans l’effectif d’un Arnaud Nordin, auteur d’une bonne fin de saison en pràªt du côté de l’AS Nancy-Lorraine. A court terme, il s’agit de l’un des derniers leviers que les Verts peuvent activer pour amorcer une « remontada » à ce classement peu reluisant.
Alexandre CORBOZ