Après l’annonce du décès de Rachid Mekhloufi, Benjamin Danet rend hommage à l’ancien joueur de l’ASSE.
Dans la communauté des supporters stéphanois, il y a ceux qui l’ont vu. Balle au pied. Et les autres. Pour les premiers, nécessairement âgés, Rachid Mekhloufi est à inscrire au Panthéon du club.
Joueur exceptionnel, buteur rare, caractère bien trempé, il demeure à jamais l’idole de Bernard Lavilliers, chanteur stephanois, ou même de Philippe Gastal, le si précieux conservateur du Musée des Verts.
Mekhloufi, c’est avant, bien avant l’épopée de 1976, mais plus de 300 matches et 150 buts. Ce sont deux passages dans la maison Verte, de 1954 à 1958 et de 1962 à 1968. Le temps de marquer une génération toute entière de supporters. Et même de joueurs, puisque tous les futurs héros de nos soirées européennes ne juraient que par son talent, sa gentillesse et son abnégation.
Rachid Mekhloufi, Verte figure, c’est aussi et surtout une certaine idée du football. Un joueur capable de tout plaquer pour partager ses idéaux, quitter Sainté en pleine nuit, fuir un hôpital et rejoindre l’Algérie pour fièrement créer l’équipe du FLN. Du courage et une certaine idée de la condition humaine. Du courage et la capacité à revenir, plus tard, à l’ASSE pour un second passage tout aussi florissant.
De Rachid Mekhloufi, des supporters invétérés comme moi, ne connaissent que le nom, les exploits. De rares images et un rôle d’ambassadeur à vie du club stéphanois. Son histoire personnelle aura suffi, en quelques lignes, à le ranger à jamais dans nos cœurs de petits hommes Verts. Pour ce qu’il a été, balle au pied, maillot Vert sur le dos et conscience politique fièrement défendue. Chapeau bas Monsieur Mekhkoufi. Et surtout bon vent. Le Chaudron et son Peuple Vert pensent fort à vous. Et à tout ce que vous laissez en guise d’héritage.
Benjamin Danet