Avant le déplacement à Angers, les observateurs les plus optimistes mettaient en avant le calendrier pour expliquer les difficultés de l’équipe stéphanoise en ce début de saison qui n’a rien d’une mise en bouche. Comme s’ils voulaient rassurer, Olivier Dall’Oglio opinant de la tête, sans y croire.
Il est vrai que cinq européens ont été au menu des retrouvailles avec la L1, Monaco, Brest, Lille, Nice, Lens. Mais il y a eu aussi Le Havre, Nantes, Auxerre et désormais Angers qui sont supposés être des adversaires directs dans la lutte pour le maintien, seul objectif du club, hélas. Le capital points pris dans ce championnat de deuxième zone n’est guère plus conséquent que celui difficilement acquis dans la compétition hors cadre face à des candidats à l’étage international.
Les deux pieds dans le même sabot
Quelques espoirs en Principauté, une parodie dans le Finistère, une bonne prestation face aux Dogues, un naufrage historique chez les Aiglons, une deuxième période illusoire devant les Sang et Or: trois points, ce n’était finalement pas si mal à condition d’oublier le goal average. Par contre, comment trouver du réconfort après avoir pris une leçon normande à la maison? Dans la réaction qui a permis d’arracher un nul à La Beaujoire ou dans le triplé de Zuriko Davitashvili qui a débordé les Auxerrois? Aux rêveurs, les Angevins ont remis les pieds sur terre. D’autant plus facilement que leurs visiteurs mettaient, eux, leurs deux pieds dans le même sabot au sein d’une défense qui n’en était pas une.
Les quatre buts se passent de commentaires et auraient pu se passer de ceux de Dall’Oglio « Il y a une fixette sur Yunis », expliquant la sortie à la pause de l’infortuné Abdelhamid par la crainte d’un deuxième carton. Si le rouge paraissait en effet inéluctable, c’est surtout parce que le capitaine « n’est pas très bien » comme le relevait précisément son entraîneur « On voit bien qu’il n’est pas dans son assiette ». C’est d’autant plus préjudiciable qu’il était supposé être un renfort, fort de son expérience, et qu’au final, sa nervosité rend tout le monde un peu plus fébrile, s’il en était besoin. Sur le terrain, sur le banc, dans les tribunes.
Le problème devient plus complexe quand les solutions s’écroulent au rythme des remplacements dans les autres secteurs du jeu aussi, et on comprend la colère du coach de l’ASSE devant le peu d’apport de Cafaro qui a seulement réussi à prendre un jaune qui le privera du derby, de Sissoko ou Moueffek. Le football est une école d’humilité comme tout sport. Certains ont dû manquer des cours et ne se sont pas inscrits au rattrapage.
Didier Bigard