Ils sont un peu jeunes pour connaître les paroles d’Hugues Aufray, mais folk ou rap, on a bien envie de leur hurler aux oreilles « Debout les gars, réveillez-vous » et d’ajouter ce qu’ils ne semblent pas avoir bien saisi « Il va falloir en mettre un coup ». Parce que dans la chanson de notre troubadour, nonagénaire mais meilleur pied que certains, c’est bien une montagne qui se présente et il faudra en venir à bout. Au risque de dévisser, de plonger dans un gouffre, celui des ténèbres d’une relégation. Le propos sera jugé pessimiste par les autruches du club, mais l’ASSE est en danger. Claude Puel s’irrite qu’on doute de cette prise de conscience « Vous pensez que ça me fait plaisir d'être là ? Ça veut dire quoi tirer la sonnette d'alarme ? Ça fait longtemps qu'on sait qu'on joue le maintien ». Lui peut-être, mais sur le terrain, les actes sont loin d’être en adéquation avec les belles paroles des points presse. Veut-il éviter la sinistrose qui n’aurait d’égale que celle qui gagne des millions de semi-confinés quand il va jusqu’à affirmer après Lens« On aurait mérité par rapport à notre prestation technique et notre investissement au moins le partage des points » ? Protège-il trop ses joueurs ou met-il un voile pas très discret sur ses choix discutés quand il constate l’évidence « On n'a pas su être efficace. On prend un but en négociant mal la profondeur puis un second en perdant un ballon dans notre camp. Il y a eu gâchis sur les trois derniers matches ».