« Nous avons redouté le pire pour l’ASSE dimanche dans ce seizième finale de la Coupe de France. Non, pas à cause de la prestation de l’équipe, même si, comme le reconnait Pascal Dupraz, Jura Sud lui a posé des problèmes en deuxième période. S’il n’est pas question de s’emballer parce que pour la deuxième fois en deux tours, les Verts ont sorti un club de National 2 en difficulté dans son championnat, on ne va pas non plus refuser de tirer des conclusions de cette victoire. Parce qu’en cas d’élimination tout le monde serait tombé à crampons pas raccourcis sur les professionnels défaillants. Là, ils n’ont pas failli et ont fait le métier avec sérieux, en respectant l’adversaire, la compétition, le football tout simplement. Mieux, si face à La Duchère, ils s’étaient contenté du minimum, cette fois, le réalisme a été au rendez-vous. Inscrire quatre buts, même à un onze évoluant quatre divisions en dessous, c’est bon pour le moral. Le nouveau coach des Verts avait même du mal à voiler un petit sourire en regrettant que la différence n’ait pas été plus nette dès la première période. Au moins a-t-il eu la confirmation qu’il y a encore du travail en matière d’efficacité et cela, des deux côtés du terrain. Devant des observateurs évoquant l’allant d’Arnaud Nordin buteur face à Clermont, Claude Puel avait tempéré les enthousiasmes en expliquant attendre confirmation. C’est peut-être ce que s’est dit aussi Dupraz après le match à la Duchère où Nordin avait signé la victoire et à lui qu’il pensait dimanche en notant que le score aurait pu être plus large. Mais on ne fera pas plus longtemps la fine bouche. Disons juste que le plus difficile pour un joueur, c’est d´enchainer.
L’ASSE aurait pu suivre la même voie sans issue que l’OL
Mais pourquoi alors les Stéphanois ont-ils tremblé puisque finalement leurs favoris ont maitrisé leur sujet, accélérant pour l’éloigner quand le danger a menacé. Parce qu’une fois de plus, quelques ultras ont joué avec le feu, au sens propre comme au figuré jusqu’à inspirer cette interrogation à notre confrère d’Eurosport « ne cherchent-ils pas à nuire au club? » Le doute bénéficiera à la préméditation, mais l’arrêt de la rencontre pendant vingt minutes après l’utilisation de fumigènes qui avaient plongé la pelouse dans le brouillard a été moyennement apprécié à la fédération. Et ne parlons pas du pétard qui a assourdi le gardien adverse, heureusement pas enclin à en rajouter. On était certes loin des incidents du match de l’OL au Paris FC, mais une deuxième interruption du match aurait pu être plus décisive que quatre buts contre son camp. L’arbitre a eu l’intelligence de ne pas froncer les sourcils quand d’autres fumis ont virevolté sous le vent. Le club s’en tirera avec une nouvelle amende et les supporters avec d’autres interdictions injustement partagées. L’essentiel est sauvé avec une place dans les seize toujours en course sur la route du Stade de France, et un petit bout de chemin vers la confiance à retrouver comme le répète Dupraz.
Le report du match à Angers ne tombe pas si mal
Aurait-il aimé enchaîner avec le déplacement à Angers? C’est ce qu’il avait sous entendu lors de son point presse, vendredi dernier, mais sans totalement nous convaincre tant la période est compliquée pour les effectifs et pas seulement à cause de la Covid. Le groupe stéphanois souffre des absences de joueurs majeurs partis à la CAN et le recrutement de ceux que Dupraz souhaitait voir arriver très vite, va se faire attendre. Le successeur de Puel explique ces difficultés par les réticences des clubs à se se séparer de joueurs devant les risques de forfaits dus au virus, mais sans vouloir lui enlever ses illusions, il se trompe. A Saint-Étienne, on aime bien attendre les dernières heures du mercato. Au moins est-il prévenu. Il va devoir se battre. »
Didier BIGARD