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Ligue 2

ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Que personne ne s'enflamme, les Verts restent dans le rouge »

Cette semaine, Didier Bigard revient sur la belle victoire de l’ASSE contre Annecy (3-2), sur le rôle joué par le public, et sur les échéances à venir, pour des Verts qui, selon lui, ne doivent surtout pas s’enflammer…

« Tout va très vite dans le football » a lâché Laurent Batlles après le match face à Annecy, avec une pointe énigmatique « Je suis dans un grand club ». En lisant entre les mots, on entrevoit la pression qui pèse sur les acteurs, sur le metteur en scène qu’il est, sur le trio de réalisateurs. On pourrait ajouter sur les producteurs, mais puisque l’équipe a gagné, on ne va pas s’étendre sur le rôle des actionnaires. Même si les ultras ne les ont pas complètement oubliés avec une petite dédicace au coup de sifflet final. Et qu’une banderole des Green est réactualisée en leur honneur, que d’autres diront déshonneur, celui qui a plombé les joueurs à Bastia.

Eux aussi ont eu droit à leur tape sur les doigts avec un brin de poésie apprise à l’école, -mais dans la cour, rassurez-vous monsieur le professeur. Bref on réclamait aux intéressés un peu trop désintéressés en Corse, de se bouger et de montrer qu’ils en avaient sans qu’on ait besoin de préciser.

Un vrai discours de sergent auquel il faut répondre « Oui chef »  ou d’un entraîneur plus proche de la philosophie d’un aboyeur de vestiaire que d’un Guardiola. Batlles n’étant ni l’un ni l’autre avait failli aux yeux des observateurs face à des Bastiais mieux organisés et plus volontaires et n’a pas pu ignorer une nouvelle bordée de sifflets à l’annonce de son nom. On dit que l’état de grâce d’un président dure cent jours. La patience éprouvée pour un entraîneur peut-être un peu plus, mais en six mois, le fil s’est distendu, au point qu’un des plus fidèles du club nous interrogeait sur l’avenir du coach stéphanois, même en cas de nul. En tentant un coup tactique victorieux, il a repoussé ce qu’on lui présente comme une échéance et il n’a pas vraiment cherché à voiler ses sentiments, après le succès arraché par une des ses recrues estivales, Mathieu Cafaro: « Ce qui m’importe ce soir, c’est ce que j’ai entendu de la part de mes joueurs, c’est important pour un entraîneur. On construit parfois un groupe dans les moments difficile, on construit de l’humain».

 

Contre Annecy l’équipe a fait le job, le kop aussi

 

C’est aussi de l’humain qui anime les gradins, et le public, ici, sans doute plus qu’ailleurs, est une éponge émotionnelle aux réactions proportionnelles et parallèles à ce qui se joue quelques mètres plus bas, parfois trop bas quand l’équipe plonge dans l’absurdité.

Samedi, les messages sont passés, ceux évoqués, cris de désespoir des amoureux des verts, ceux du staff, ceux des joueurs eux mêmes placés devant leurs responsabilités, en autosuggestion, sinon en autogestion. Batlles a retenu « l’enthousiasme et l’envie, malgré les buts encaissés » et quand le ballon est poussé dans le bon sens, le public suit. Laurent Guyot et sa bande de néophytes du chaudron l’ont vite ressenti «On a joué dans une ambiance exceptionnelle ». C’est ce qui pourrait faire la différence à terme si on l’en croit et on a envie de le croire: « Sainté je pense qu’ils termineront devant nous, ils ont de l’allant et ils ont l'arme absolue qui est de jouer ici ».

Encore faut-il jouer avec cet allant. Samedi, les Stéphanois, néo ou un peu moins nouveaux, ont fait le job, le kop aussi et pas seulement parce « Même après l'ouverture du score, ils sont repartis pour pousser leur équipe » comme l’a relevé Guyot. Les supporters ont aussi tempéré les enthousiasmes, ce qu’a « aimé « Thomas Monconduit « Ils n’ont pas voulu trop fêter la victoire. C’est normal, on est toujours relégable. » Même sans sifflets pour lui rappeler, Battles en est le premier conscient «Ce soir on n’a rien fait… il faut enchainer ».

Didier Bigard 

 

 

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