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Ligue 1

ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Romeyer – Caà¯azzo dans la màªme charrette, mais à chacun son cheval »

Le dossier de la vente de l’ASSE est au centre de la chronique de Didier Bigard cette semaine.

« On va encore beaucoup parler de la vente du club dans les prochains jours et ceux-ci vont s’étirer en semaines sinon en mois. De quoi alimenter quelques papiers, de quoi faire bruire les réseaux sociaux de rumeurs qui ne sont pas tout à fait des informations, de quoi prêcher le faux pour savoir le vrai. Pour avoir vécu de très près l’épisode Peak 6 nous allons rester aussi prudents que lorsque nous attendions dans les couloirs de l’Etrat la signature de Salibur puis sa volte-face à dix minutes de la fin du mercato. Sur le marché des entreprises, l’aléatoire se complique avec l’absence de deadline, même si certains se complaisent à en voir une, que d’autres en rêvent pour refiler le bébé ou se refaire les poches.

Au gré des résultats les humeurs des vendeurs peuvent encore changer

La vente c’est peut-être pour demain, si ce n’est pas pour après-demain et quelques oiseaux d’augure nous chante qu’au gré des résultats les humeurs des vendeurs peuvent encore change, même si la valeur de l’ASSE ne fluctuera pas, contrairement aux idées fantaisistes qui ont fait gonfler les chiffres au cours de cet été, avant de revenir à la réalité. Dès débuts septembre, un expert, proche du dossier, nous avait annoncé que la cession du club s’effectuerait sur une base de 17 millions d’euros… Le hasard des affaires faisant bien les choses, c’est la somme dont dispose Olivier Markarian après avoir cédé la société familiale Markal, qu’il possédait avec son frère. Mais le problème n’est pas seulement le prix d’acquisition. Un autre industriel dont le nom a été susurré parmi ceux des repreneurs nous faisait ainsi remarquer « Ce n’est pas l’envie qui me manque, je t’assure, mais tu peux mettre 80 millions et tout perdre en fin de saison ».

La faillite sportive ou la faillite tout court !

Le montant n’avait pas été lâché sans calculs. Il est la somme de l’acquêt, des prêts à rembourser ou cautionner, des montants à budgétiser pour les litiges en cours (dont Ruffier), des équilibres à retrouver, le classement risquant d’être très éloigné de celui espéré, des investissements de cet hiver pour renforcer l’équipe. Sans oublier l’argent frais à mettre pour éviter de se retrouver dans la situation qui a contraint à la vente de Fofana, Xavier Thuilot affirmant au site Poteaux carrés que « Sans cela, l’ASSE aurait disparu ».

 Aujourd’hui, seul un fonds d’investissement semble capable de tenter le pari. Et si le risque d’une realpolitik économique existe comme en a pâtit Bordeaux,  les intéressés diront qu’on n’est pas trop regardant sur les desseins de celui qui vous jette la bouée quand on se noie… On ne fera donc pas de procès de mauvaises intentions aux financiers qui soutiennent Olivier Markarian, pas plus qu’à ceux qui appuient le projet porté par le duo Jean-Michel Roussier – Mathieu Bodmer. Juste d’un peu de lucidité. Au travers de ces deux candidatures nous retrouvons la complexité de la sphère dirigeante actuelle de l’ASSE. Chacun drive son propre cheval, bien qu’assis dans la même charrette. 

Si Markarian est proche de Roland Romeyer et de son clan de Valence, Roussier, l’est de Bernard Caïazzo avec lequel il avait fondé la chaîne Onzeo, avant de passer sur Cfoot, toujours appuyé par le président de Conseil de surveillance des Verts, puis sur Mediapro après une présidence écourtée à l’AS Nancy Lorraine. Pas que des réussites, pour celui qui a été pris dans la tourmente des comptes de l’OM qu’il a présidé sous l’ère de Louis-Dreyfus, mais c’est un passionné de football comme l’est Markarian. Ancien candidat à la reprise de Marseille, il l’a aussi été à la présidence de la Ligue. Plus communicant que le Valentinois qui est d’abord un entrepreneur, il a pu bénéficier du soutien, auprès d’investisseurs, de Bernard Caïazzo très présent aux États Unis ces derniers temps. Cela fera peut-être tiquer quelques puristes, mais moins sans doute que les résultats de l’équipe et la peur d’une descente aux enfers. Enrayée dimanche la spirale ne s’inversera qu’avec un vrai projet économique. Et si les actionnaires actuels ne peuvent pas ou ne veulent plus le porter… On parle de vente, mais c’est aux achats que nous pensons. Donc à des moyens dignes de ce club. »

Didier BIGARD

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