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ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Romeyer doit passer du discours aux actes »

Dans sa chronique hebdomadaire, Didier Bigard revient sur l’interview accordée par Roland Romeyer au Progrès. Il espère que le président du Directoire tiendra sa promesse de renforcer l’ASSE au Mercato.

« C’est ce qu’on appelle une belle campagne de communication, plus avisée que celle qui avait envoyé Claude Puel au front des médias nationaux. Cette fois, les décideurs stéphanois se sont recentrés sur du basique se souvenant que le nom du club comporte Saint-Étienne et Loire. Roland Romeyer a donc retrouvé les pages du Progrès et Pascal Dupraz a saisi le micro tendu par nos confrères de France Bleu. Le premier avait zappé pendant plus de deux ans le journal local dont l’histoire est liée, sans être ligotée, au club. Question d’amour-propre peut-être, mais mauvais calcul, le silence du président est devenu assourdissant au point de rendre les ultras sourds à ses tardives explications. L’exercice est délicat, il a pu s’en apercevoir sur le trait d’humour qu’il s’est accordé en reprenant le terme « clowns », employé sur les réseaux sociaux pour qualifier son duo avec Bernard Caïazzo. Déclinée au premier degré, l’image lui collera, aussi difficile à gommer que le qualificatif « abrutis » employé après une banderole insultant sa mère. Aujourd’hui, ce n’est plus une phrase qu’on sort de son contexte quand on veut détourner un discours, un mot suffit. Et il faut admettre que Roland Romeyer est un bon client.

Jusqu’au-boutiste, Puel a surtout fait du zèle mais cela arrangeait bien les actionnaires

On ne va pas détailler toute son interview mais au delà de la forme, le fond confirme hélas un tâtonnement jalonné des mêmes causes, conséquences, justifications, regrets et toujours errements. Cette navigation à vue a eu comme constante les louanges adressées aux divers entraîneurs à leur arrivée  puis les critiques pour justifier leur départ. On avait évoqué la période Galtier mais on aurait pu remonter à Elie Baup, Ivan Hasek, Laurent Roussey ou Alain Perrin avant Oscar Garcia, Jean-Louis Gasset, Ghislain Printant. Chacun a été « l’homme qu’il fallait aux Verts » avant d’être défait, démis ou décrié.

Peu sont passés entre les gouttes et Claude Puel n’a pas tardé à être éclaboussé ce qui réjouira ses censeurs, sans pour autant assécher la critique adressée dans le même élan aux actionnaires du club. D’autant plus facilement que le président du Directoire admet ses erreurs dont la dernière, la signature de son trop clivant ex-manager général. En affirmant que c’est Puel qui n’a pas voulu recruter cet été alors que tout était budgétisé, il a désigné le responsable de cette équipe bancale… sans convaincre et pas seulement parce que le mis en cause réagit en parlant « d’inexactitudes et contradictions ».

La réalité est que si Puel a bien laissé filer des joueurs, de Franck Honorat à Jessy Moulin et qu’il n’a pas poussé les discussions avec des hommes du calibre de Germain, il a suivi la ligne qui lui avait été fixée… avec un zèle excessif, une obstination qui a viré à l’aveuglement. Les actionnaires, eux n’ont rien dit, espérant sans doute la bonne affaire jusqu’à la vente grâce à ce jusqu’au-boutisme. Mais il n’y a pas de vente et pas plus d’argent. Jean-François Soucasse (le meilleur directeur général qui soit passé à l’ASSE, dixit Romeyer), l’a répété en décembre en envisageant un mercato de prêts.

L’ASSE recherchait bien un gardien d’expérience

Les premières arrivées confirment ce manque de moyens sous-jacent dans l’interview de Pascal Dupraz, tout sourire toutefois et manifestement pas si mécontent de se produire en conférence de presse. Tant mieux pour les médias et ceux qui les suivent, même si, pour le technicien aussi, l’exercice est un numéro d’équilibriste.

Par exemple quand il doit prétendre que le recrutement d’un gardien n’est pas une priorité, pour ne pas démobiliser Bajic avant le match, et qu’il présente trois jours après Paul Bernardoni comme « une opportunité ». En fait l’ASSE cherchait bien de l’expérience dans les buts (Mandanda, Rico) comme dans les autres lignes. Reste à concrétiser et à passer des discours aux actes. A sauver le club. »

Didier BIGARD

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