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ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : "Vont-ils remercier bientôt le duo Romeyer – Caà¯azzo ?"

Didier Bigard évoque l’actualité de l’ASSE en revenant sur sa vente au groupe canadien Kilmer Sports, en fin de saison dernière, sitôt après la montée en L1 validée. Il espère que le nouveau projet permettra de garder les jeunes du crû plus longtemps que ces dernières années, et qu’il évitera aux Verts de connaà®tre un destin semblable à celui des Girondins de Bordeaux avec Gérard Lopez…

Quand on est président, on le reste à vie, comme aiment justifier les obséquieux frénétiques des courbettes. A se demander pourquoi tant s’accrochent à leur fauteuil devenu trône, si la couronne reste. La peur du vide, d’autant plus grande qu’on est monté haut ou qu’on le croit. C’est peut-être ce qui a incité Roland Romeyer à freiner dès qu’un repreneur accélérait. C’est l’impression que son acharnement donnait face à une adversité au goût de haine descendant des kops. Seul l’OL ou la Ligue détestée laissaient un peu de répit à ses oreilles en rappelant les fondamentaux ultras.  Un comble pour celui qui s’était autoproclamé, avec quelques raisons, premier supporter des Verts, laissant à Bernard Caïazzo le droit et le plaisir de voler dans les hautes sphères. Plus loin du tumulte, le même qui avait accueilli et effrayé le Parisien, conséquence de son lèse majesté envers Fréderic Antonetti. Depuis des mois, le président du Conseil de surveillance ne surveillait plus que de loin, ayant trouvé d’autres passions, tout en se révélant actif voyageur de commerce vantant un club devenu fardeau pour sa raison sinon pour son cœur.

Des Russes, des Chinois, des Américains, des princes arabes, des Sud-américains: si on en croit les rumeurs qu’il a su cultiver, Bernard Caïazzo a dû prendre quelques cours de langue au fil de ses pérégrinations, ou saturer Google traduction. Lui et son frère vert voulaient-ils vraiment vendre? Les lapins, promesses, secrets d’alcôves d’hôtels de luxe, révélations, démentis, espoirs et déceptions avaient depuis longtemps forgé la philosophie des tribunes et de la majorité des suiveurs du club. La vente était un serpent de Furan. Jusqu’à ce qu’un chant de sirène monte des flots du Grangent, oiseau de bon augure suspendant son vol au-dessus d’un stade où la mémoire de Geoffroy-Guichard se tourmentait au delà du réel devant le désastre Casino. Dix infos, neuf fausses, une bonne, riait Gérard Simonian il y a quarante ans quand un ami parlait transferts. Le quota a explosé avec le mercato des réseaux, et n’en était pas loin à l’évocation de supposés repreneurs de l’ASSE. Mais cette fois, c’était donc bien vrai. On ne fantasmait plus. A peine sorti du rêve éveillé de Saint-Symphorien, Saint-Étienne tenait son milliardaire, même sans le soleil de Nice, l’aura de Lyon, les vins de Bordeaux. Sans ces paillettes que Bernard Caïazzo lançait pour expliquer l’échec de précédentes négociations. La Loire, ce n’est pas la Gironde, les côtes du Forez, pas un Saint-Emilion, mais il faut croire que Larry Tanenbaum a moins de préjugés sur les crassiers que d’autres, où est plus et mieux informé sur le potentiel d’un club unique bien qu’imité, dans le paysage français.

 

Avec  Kilmer, verra-t-on les Owusu, Nzuzi, Amougou rester plus longtemps que les Saliba, Fofana, Gourna ?

 

Les espoirs portés au presque quotidien par Ivan Gazidis et ses relais Huss Fahmy et Jaeson Rosenfeld, sont grands, plus que les montants investis pour l’heure sur le mercato, dans la logique d’un milliardaire qui l’est parce qu’il sait compter. L’avenir dira si pour les Verts c’est la bonne affaire qui signifierait que le Canadien en réalise avec eux. Olivier Dall’Oglio a compris que sa mission ne s’arrêtera pas au tableau d’affichage « Il y a les résultats mais aussi un objectif de faire progresser les joueurs ». Le trading, voilà qui ne nous changera pas vraiment de l’équilibre financier si vanté, mais toujours trouvé en épuisant les forces vives du club depuis des années. Avec  Kilmer Sports, verra-t-on les Owusu, Nzuzi, Amougou rester un peu plus longtemps en vert que les Saliba, Fofana, Gourna ? On peut l’espérer mais les supporters stéphanois doivent déjà admettre qu’ils sont mieux lotis que leurs homologues bordelais qui avaient soutenu le projet funeste de Gérard Lopez. Et que finalement le duo honni des ex-présidents a peut-être bien eu raison d’attendre avant de vendre au premier bateleur venu. De là à les remercier…

Didier Bigard 

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