"Il y a de quoi être déçu"
"J'aimerais répondre Oui à cette question, mais pour moi, c'est Non. Déjà, j'ai du mal à comprendre le fonctionnement de Kilmer, l'absence d'Ivan Gazidis au quotidien. C'est comme si Pablo Longoria ne gérait pas l'OM depuis Marseille! Un Gazidis que l'on n'a pas entendu après la déroute historique à Nice, comme s'il n'y avait pas de pilote dans l'avion… Et puis ce premier Mercato de l'ère Kilmer, je ne le comprends toujours pas. L'ASSE a arraché sa remontée sur le fil, elle avait besoin de renforts, ce cadres, de valeurs sûres de la L1 pour encadrer ses bons jeunes. Tout le monde s'accordait à le dire. Or, 8 des 9 recrues estivales découvrent la L1. Et à ce jour, seulement 3 nouveaux joueurs sont titulaires : Davitashvili, Old et Ekwah. En déboursant 22 ou 23 M€, il y avait sans doute mieux à faire, et je déplore fortement que Kilmer n'ait pas fait revenir Irvin Cardona. Je déplore aussi qu'Olivier Dall'Oglio n'ait pas été écouté sur certains choix, notamment pour Matthieu Udol, qui offrait beaucoup plus de garanties au poste de latéral gauche que Pierre Cornud.
Au final, l'ASSE se retrouve avec une défense de L2, un milieu certes prometteur mais qui manque d'expérience, d'un patron, et une attaque composée de joueurs novices en L1. Le dernier match contre Auxerre a été rassurant, mais il demandera confirmation. L'avenir dira si le 4-0 à Brest et le 8-0 à Nice n'étaient que des accidents. A l'instant T, je demande à voir. Je ne suis ni confiant ni pessimiste. Mais je suis convaincu qu'avec la base qu'il y avait (Larsonneur, Batubinsika, Nadé, Amougou, Moueffek, Sissoko) et les moyens à disposition, Kilmer aurait pu construire une équipe bien plus compétitive. Elle le serait, déjà, avec la simple présence de Cardona."
Laurent HESS
"Discrétion et humilité, ça me convient parfaitement"
En guise d'introduction, un aveu : ma priorité de l'été dernier, comme celle des étés précédents d'ailleurs, était le départ du tandem Caïazzo-Romeyer. Trop de déceptions, d'incohérences et, surtout, de résultats catastrophiques pour accepter, encore et toujours, que notre club tant aimé végète en Ligue 2. Kilmer Sports Ventures, dès lors, était à mes yeux, une solution comme une autre, rassuré que j'étais, tout de même, par la présence d'Ivan Gazidis à qui, de toute évidence, on explique pas trop le football. Arsenal, Milan AC, ça vous forge une expérience du plus haut-niveau. Et peu importe, au fond, d'avoir lu et entendu une kyrielle de critiques au lendemain de la gifle reçue à Nice.
Car quelques mois après leur arrivée, qu'ont-fait les nouveaux dirigeants de l'ASSE ? Assuré la stabilité en premier lieu, ce qui, dans ce club, n'est ni du luxe, ni monnaie courante. Olivier Dall'Oglio n'a pas été débarqué, Perrin et Soucasse non plus. Kilmer aurait pu faire table rase de la remontée, et de ses bienfaits, mais le groupe a préféré faire confiance aux gens du cru. Est ensuite venu le mercato estival, pas assez ceci, pas assez celà selon bon nombre de supporters et de consultants. Une fois précisé qu'il s'agit du mercato le plus onéreux de l'histoire des Verts, on s'amuse du changement récent de certains commentaires. Ben Old, estampillé data, n'est plus aussi mauvais que certains l'affirmaient il y a peu. Zuriko Davitashvili serait finalement une bonne pioche, Pierre Ekwah, également. Il aura donc suffi d'une victoire (contre Auxerre) et un match nul (à Nantes) pour que nos Verts ne soient plus des relégués automatiques en Ligue 2. Que le mercato, qui certes n'est pas parfait, ne soit plus synonyme de catastrophe. Les charmes de la versatilité, sans doute…
Plus sérieusement, et que ce soit le propriétaire de l'ASSE, Larry Tanenbaum, ou même les dirigeants supposément à l'Etrat (Gazidis, Fahmy, Rosenfeld), Kilmer Sports Ventures travaille dans la discrétion. Et même dans une certaine humilité. Pas d'entretiens dans les médias tous les trois jours, pas de postes dans d'autres instances, pas de déclarations tonitruantes au sortir des matches…ça change. Et même en bien. Pour le reste, et cela concerne uniquement le terrain, les comptes se feront au terme de la saison. Pas avant. Et l'objectif, rappelons-le, est de se maintenir. Pas de se voir plus beau qu'on est et de péter plus haut que son cul…
Benjamin Danet