Et la prestation de l'équipe, la pire depuis que Galtier est sur le banc aux dires du Marseillais interpelle forcément.
« J'ai le droit de penser que contre les grosses équipes, on a toujours su répondre présent » : Christophe Galtier se voulait confiant à l'heure d'aller défier l'OM au stade Vélodrome. Le coach des Verts était pourtant apparu très agacé lors du match précédent face à Nantes, au cours duquel l'ASSE avait égalisé en fin de partie grâce à Corgnet. La prestation de l'équipe contre les Canaris n'avait rien eu de très rassurante, comme celles du mois de mars et de la fin février. Mais à Marseille, on pouvait tout de màªme espérer mieux que ce qu'il s'est passé dimanche soir.
Pour cette confrontation directe, si importante dans la course à l'Europe, l'ASSE a complètement failli. Après vingt premières minutes plutôt prometteuses, Thauvin a trouvé la faille, Gomis a doublé la mise et il n'y a plus eu qu'une seule équipe sur le terrain. Pour les trente ans des Winners, l'OM n'a fait qu'une bouchée d'une très pâle équipe de “Sainté” et les Verts sont repartis du Vélodrome avec quatre buts dans leurs valises. Il aurait màªme pu y en avoir un ou deux de plus sans quelques arràªts de Ruffier, abandonné par ses défenseurs. De quoi doucher les enthousiasmes et confronter tout le monde, dans le Forez, à cette dure réalité : c'est une saison sans Europe qui s'annonce en 2017-18, pour la première fois depuis cinq ans.
Saivet y croit encore, mais il est (quasiment) le seul
A sa sortie du terrain, Henri Saivet a soutenu qu'il y croyait toujours mais il doit àªtre à peu près le seul màªme si Christophe Galtier et Kévin Malcuit ont depuis fait en sorte de relancer l’espoir. Jordan Veretout, lui, n'a pas tenu le màªme discours. “Il va falloir oublier l'Europe et commencer à retrouver plus de jeu, à gagner des matches”, a expliqué l'ancien Nantais. Des matches, l'ASSE risque de ne pas en gagner beaucoup en jouant comme elle l'a fait à Marseille. Galtier, qui a évoqué “la pire prestation depuis neuf ans”, a pointé les errements de son équipe. Celle-ci a manqué de tout au Vélodrome, y compris d'envie, ce qui est sans doute le plus grave. Défensivement, l'absence de Perrin s'est énormément ressentie, comme on pouvait le craindre. Offensivement, personne n'a existé, hormis Monnet-Paquet en tout début de match. Et dans le jeu, oh Bonne Mère !, les Verts se sont fait manger dans l'impact, dans les duels, dans les intentions. De vrais plots face à qui Thauvin, Gomis, Sanson et Payet se sont régalés. Plus lourde défaite stéphanoise depuis le 0-5 encaissé à Paris en août 2014, cette déroute marseillaise vient mettre un gros frein aux ambitions de l'ASSE, ou plutôt à ce qu'il en restait.
Avec sept points de retard sur Bordeaux et désormais autant sur l'OM, il sera très difficile d'atteindre l'objectif européen, màªme s'il y a un match en retard à disputer à Monaco. C'est une période très compliquée que traverse l'équipe, qui n'a gagné qu'un seul de ses sept derniers matches, et le dernier mois de compétition risque d'àªtre long, surtout si les Verts ne réagissent pas dimanche contre Rennes, où l'accueil du Chaudron sera glacial sans supporters.
Laurent Hess, à Saint-à‰tienne
