Nous suivre

Infos But

ASSE – L’oeil de Denis Balbir : « Charles Abi s’est flingué tout seul »

Chaque lundi, Denis Balbir décrypte l’actualité des Verts. En attendant le match FC Metz – ASSE ce lundi soir, notre consultant a évoqué l’affaire Charles Abi qui a agité le microcosme stéphanois.

« Je ne sais pas si Charles Abi était le joueur le plus attendu de sa génération mais ce qui est sûr, c'est qu'on a toujours eu à faire à quelqu'un d'indiscipliné, qui n'a jamais su répondre aux attentes sportivement et qui s'est avéré trop limité pour le haut niveau. On savait que, concernant l'hygiène de vie, il avait quelques soucis. Cela ne date pas d'hier. C'était déjà le cas avant son prêt à Guingamp. On ne peut pas dire que Saint-Etienne a tué Charles Abi puisque, même en Bretagne, il avait été éjecté de l'équipe pour des soucis extrasportifs. C'est un joueur qui s'est flingué tout seul.

Cet été, Charles Abi a pourtant eu une nouvelle chance à son retour à Saint-Etienne et le seul endroit où il s'est distingué c'est dans la colonne « faits divers ». Pour moi, le plus surprenant, c'est que ça éclate aussi tard ! Saint-Etienne savait qu'Abi n'était pas quelqu'un sur qui l'on pouvait compter. C'est peut-être aussi pour ça que Laurent Batlles avait choisi de se passer de lui dans son groupe dès l'intersaison.

« Ce qu'il a fait, c'est un suicide sportif »

N'était-ce pas un joueur qu'on a vu trop beau trop vite parce que Manchester United et d'autres clubs le suivaient à l'adolescence ? Certainement. Il y a sans doute eu cette part de mauvais raisonnement. Cela arrive quand, dans leur catégorie d'âge, les joueurs sont bons mais ils commencent à plus s'amuser et à moins travailler en pensant que seul le talent suffit. Saint-Etienne a peut-être raté le virage à ce moment-là, en le laissant s'enflammer sans chercher à le raisonner, à l'encadrer… Mais on ne peut pas non plus rejeter la faute sur tout le monde. Si un jeune n'a pas la maturité de se rendre compte qu'il a la chance d'être professionnel et de faire le métier de ses rêves, s'il ne fait plus les sacrifices, c'est d'abord de sa faute.

Charles Abi paie aujourd'hui les pots cassés. Il va se retrouver sur le carreau. Même si Saint-Etienne ne casse pas son contrat, rien ne dit qu'il retrouvera un club pro prêt à lui faire confiance. Quand on se forge une réputation, c'est souvent pour longtemps. Ce qu'il a fait, c'est un suicide sportif, dommageable pour lui, pour le club. On a sans doute assisté la semaine dernière à la fin d'un Espoir, d'un joueur dont on pouvait attendre monts et merveilles… Pour moi, il y avait matière à faire les choses différemment : mouiller le maillot, respecter le vestiaire, ses adversaires et le club. Il ne l'a pas fait.

« L'échec d'Abi, l'épilogue douloureux de la génération Gambardella »

L'échec d'Abi est l'épilogue douloureux d'une génération Gambardella qui n'a pas répondu aux attentes à Saint-Etienne. Tout n'est pas non plus de la faute des joueurs. Je pense notamment au cas Bilal Benkhedim, à qui on n'a jamais donné sa chance. On a préféré payer un Adil Aouchiche 4 M€ qui, footballistiquement et humainement était nullissime… Il y a de quoi se poser des questions. Adil Aouchiche est tellement un génie qu'il est aujourd'hui remplaçant à Lorient et ne met pas un pied devant l'autre. Aujourd'hui, on a un Maxence Rivera qui fait de bonnes performances au Puy en National 1. N'aurait-il pas pu servir une division plus haut avec les Verts ? Pour moi, il ne faut pas mélanger les joueurs qui se sont brûlés les ailes d'eux-mêmes et ceux qui n'ont jamais eu leur chance durablement… »

Fil infos

Plus d'informations Infos But