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ASSE – L’oeil de Denis Balbir : « Une équipe de bras cassés, qui humilie son maillot »
Chaque lundi, Denis Balbir décrypte l’actualité des Verts. Cette semaine, après la gifle prise par l’ASSE à Lorient (2-6), notre consultant est très remonté et n’épargne personne…
« Vendredi dernier, l'ASSE a pris l'eau à Lorient (2-6). Il y a énormément de colère, d'amertume, de tristesse et de rage. Il y a tellement de choses à dire sur la prestation des Verts et, en même temps, c'est toujours un peu les mêmes. Déjà, c'est une équipe qui défensivement n'a pas le niveau. Comment donner le brassard de capitaine à un joueur comme Kolo qui a coûté autant de points ? Comment concerner des joueurs qui ne le sont pas ou qui sont trop faibles ?
S'il était porteur d'espoir, j'avais émis quelques doutes sur le Mercato. On est en plein dedans. Le Mercato est finalement bancal et penche du mauvais côté. J'avais beaucoup d'espoirs par rapport à Mangala du fait de son expérience internationale mais il galère en Ligue 1. Falaye Sacko était la satisfaction mais il est blessé. Même Paul Bernardoni, je ne vois pas en quoi il est supérieur à un autre gardien moyen du championnat… Même si ce n'est pas agréable de pointer du doigt les individualités, il faut le faire à un moment donné. Pascal Dupraz montre aussi ses limites. On les voit aujourd'hui.
« Enzo Crivelli ? L'attaquant type pour jouer en Ligue 2 »
Et puis il y a le cas Enzo Crivelli qui s'est encore blessé à l'échauffement en Bretagne. Ce cas est quand même incroyable. On a pris un joueur à la fin du Mercato d'hiver. Un joueur qui n'avait pas non plus éclaboussé la planète foot de son talent. Pascal Dupraz a dit de lui que c'était le joueur type pour se maintenir. Personnellement, j'aurais dit que c'était le joueur type pour jouer en Ligue 2. En plus, on l'a ramené blessé de Turquie. C'est tellement symptomatique de la gestion de l'ASSE.
Bien évidemment, c'est facile d'enfoncer une équipe quand elle va mal mais j'ai vraiment des difficultés à trouver des satisfactions après ce 2-0 transformé en 2-6 chez un concurrent direct au maintien. Maintenant il faut battre Brest et faire avec un calendrier très difficile pour s'en sortir. A Saint-Etienne de montrer qu'il a encore le niveau Ligue 1. En ce moment, on voit surtout une équipe de bras cassés. Une équipe qui humilie son maillot, son histoire et ses supporters.
Aujourd'hui, je me pose des questions sur l'avenir. Avec Jean-François Soucasse, Loïc Perrin ou encore Ilan, l'ASSE est en train de se reconstruire avec des gens intelligents pour s'occuper du sportif. Il faudrait réellement repartir de zéro. Même si ce n'est pas bon pour les finances, les droits TV ou la pérénité du club, je me demande s'il n'est pas temps de donner un grand coup de balai dans ce club. Cela fait trop longtemps que Saint-Etienne est mal géré, qu'il est mal présidé, qu'il est mal entraîné, qu'il est mal joué.
« Si c'est pour voir des pseudos cadres ridicules, autant faire monter les réservistes »
Comme je l'avais dit, le match à Lorient devait être celui de l'espoir de maintien ou de l'inquiétude. C'est même plus que ça tant j'ai vu des comportements inadmissibles sur le pré. A la limite, je regrette même la politique jeunes de Claude Puel. Du fait de ma nouvelle émission sur la National 2 sur le site Foot-National, je suis en train de m'habituer aux championnats amateurs. Je m'aperçois que les discours des gens dans ces divisions inférieures, leur humilité, leur concentration et leur rigueur n'ont rien à envier au milieu professionnel de Ligue 1. Si c'est pour voir des pseudos cadres prendre plus de 100 000€ à être ridicules sur le terrain, autant faire monter les réservistes de l'ASSE. Cela demande du courage mais perdu pour perdu autant relancer des joueurs comme Benkhedim, comme Rivera, des joueurs qui ont disparu sous Pascal Dupraz…
Samedi, le club a convoqué une réunion de crise pour se recentrer sur les objectifs et les deux matchs contre Brest et Bordeaux. Cela me fait rire jaune. Se réunir et taper du poing sur la table en reconnaissant d'avoir été mauvais, ce ne sont que des mots. Est-ce que ça sert réellement à quelque chose ? Quand une équipe est nulle, elle est nulle… Réunions de crise ou pas, les supporters s'en foutent de ça ! Ils paient leur place, ils veulent une équipe compétitive. Cela fait des années qu'ils attendent. On leur promet une demi-lune et tout ce qu'ils ont c'est un grand bras d'honneur. On peut faire 100 000 réunions de crise, on s'en fout. Ce qu'il faut, c'est des points et du caractère.
Le souci, c'est qu'il y a eu une sorte d'auto-congratulation avec les résultats du début d'année. Parce qu'on a battu Metz (1-0), on a cru que c'était presque gagné. On a manqué d'humilité. On a cru qu'on était les rois de matchs couperet. Troyes et Lorient nous ont rappelé à la réalité. Là, il y en a deux qui arrivent face au Brest de Der Zakarian et Honorat puis face aux Girondins. Vu l'état de délabrement de l'équipe, j'ai du mal à voir comment on va gagner ces deux matchs. Il faudra une force de caractère que l'équipe ne semble plus avoir… »