Un an après le départ de Loïc Perrin, l'ASSE a tourné une nouvelle page avec le départ de Jessy Moulin. A 34 ans, le portier s'est engagé avec Troyes, la semaine passée. Il était arrivé à l'ASSE à 13 ans, en 1999. Avec lui, c'est donc le doyen du vestiaire stéphanois qui s'en est allé. Approché par un club de MLS au début de l'été, Moulin n'avait plus eu de nouvelles des Etats-Unis, lui qui rêvait de finir sa carrière de l'autre côté de l'Atlantique. Mais ces derniers jours, tout s'était accéléré avec l'ESTAC. Et Laurent Batlles a su se montrer convaincant. Alors que Moulin n'avait plus qu'un an de contrat chez les Verts, Troyes lui a proposé deux ans de contrat, à des conditions salariales proches de ses émoluments stéphanois. Le discours de Batlles l'a convaincu de rejoindre le club de l'Aube, où il sera en concurrence avec Gauthier Gallon, auteur d'une très belle saison l'an dernier en L2 mais novice en L1. Après avoir pensé à Yohann Pelé, en fin de contrat à Marseille, Moulin avait le profil idoine pour accompagner Gallon en tant que « n°1 bis », lui qui a largement fait ses preuves dans le Forez comme doublure, et dont l'état d'esprit est reconnu de tous.
Batlles le voulait, Puel ne l'a pas retenu
Blessé en fin de saison dernière, Moulin aura vécu une dernière saison difficile pour sa seule et unique année en tant que titulaire des buts stéphanois. Promu n°1 après la mise à l'écart de Stéphane Ruffier, le Drômois avait bien démarré avant de baisser le pied, à l'image de l'équipe, fragilisée par les blessures dans le secteur défensif. Et Etienne Green avait su saisir sa chance pendant sa blessure. Les prestations du jeune gardien ont incité Claude Puel à ne pas retenir Moulin. Le Castrais l'a laissé libre de son choix, et Moulin a donc choisi Troyes, libéré de sa dernière année de contrat pour services rendus. Les raisons de son départ ? Le natif de Valence a été séduit par le discours de Batlles, la proposition de l'ESTAC, le challenge proposé. Et malgré son attachement au maillot vert, il avait mal vécu certaines épisodes, en fin de saison dernière. Le manque de reconnaissance envers Mathieu Debuchy, Kévin Monnet-Paquet et Romain Hamouma, non retenus à l'issue de leur contrat et avertis de la position du club quatre jours seulement avant le dernier match de la saison contre Dijon (0-1), l'avait affecté. Et avec leurs départs, un an après celui de Loïc Perrin, dont il est très proche, et de Robert Beric, qu'il appréciait beaucoup, Moulin se retrouvait isolé dans un vestiaire où ses relations avec le staff s'étaient dégradées. Il avait mal vécu, notamment, que Puel, en l'absence de Debuchy à Angers (1-0), lui retire le brassard de capitaine pour le confier à Mahdi Camara. Une décision qu'il avait apprise devant le tableau noire, juste avant le match, sans avoir droit à la moindre explication. Ce qui avait marqué une rupture, pour lui, dans sa relation de confiance avec Puel. Un match à Angers qui restera donc le dernier du portier sous le maillot vert.