But ! : André, Roger Milla a joué un grand rôle dans la montée en D1…
André LAURENT : Il a marqué une trentaine de buts. On n'avait pas de buteur. C'est le président de Valenciennes qui m'avait conseillé Milla. Il m'avait donné son numéro. Je l'avais appelé pendant un mois, tous les jours. Je ne l'avais jamais eu et pourtant, un jour, il est venu me voir à Geoffroy-Guichard. Il venait d'arrêter sa carrière, de rentrer au Cameroun, mais il avait envie de rejouer. On a discuté et il m'a dit : « Ok, je signe mais à une condition : je veux avoir le plus gros salaire ». Je lui ai dit oui et je lui ai donné exactement le même salaire que Castaneda. L'été suivant, je regardais la télé chez moi et Louis Nicollin avait annoncé sa signature à Montpellier. Dès le lendemain, je lui avais envoyé une lettre recommandée pour lui rappeler que Milla avait encore un an de contrat chez nous et que s'il voulait l'avoir à Montpellier, il fallait nous verser un transfert. Il n'avait pas négocié, finalement, et Milla était resté. Mais Kasperczak avait fait venir Kurbos pour anticiper son départ, et les deux joueurs ne s'étaient pas très bien entendus.
Le retour en D1 avait boosté les finances ?
On avait travaillé sur le moyen-long termes. Pour construire, il faut avoir les moyens humains et financiers. Il fallait trouver les ressources. Car en droits télé, on avait 0, en subventions municipales O aussi. Et les recettes guichets, c'était 35% du budget. C'est là que j'ai créé le Club des sponsors et le Club VIP. Aulas est venu me voir plusieurs fois pour s'en inspirer à Lyon. Ce brassage entre les acteurs économiques n'existait pas avant. Mais pour aller plus haut, il fallait que Casino devienne sponsor maillot. Il ne l'avait jamais été. En plus, j'avais une très bonne relation avec Pierre Guichard, le président d'honneur de Casino. Avec Jean Snella, l'apotre du football, l'homme qui posé toutes les fondations de l'ASSE, Pierre Guichard est l'homme que j'ai le plus admiré. Il m'a beaucoup encouragé. Quand Casino a accepté de devenir sponsor, j'ai été convié par le groupe à intervenir lors de sa grande réunion annuelle. C'était la condition qui m'avait été proposée, je n'avais pas pu dire non. Après Pinault et Lagardère les années précédentes, j'avais pris la parole devant 500 membres du groupe. Je crois n'avoir jamais été aussi stressé que les jours précédents ce discours. Le lendemain, Casino signait le contrat. Là, on était vraiment structurés.