But! : Moustapha, jouez-vous toujours au foot, à Dakar ?
Moustapha BAYAL : Bien sûr. Je joue du lundi au vendredi ! On se fait des petits matches. On se retrouve entre anciens pros. Il y a Henri Camara qui joue, El Hadji Diouf, Diagne Faye, Fadiga, Alou N'Dour quand il est là.
Mouhamadou Dabo ne vit pas à Dakar ?
Si, mais il n'a pas le temps de venir jouer avec nous. Il a un rôle important dans son club, Dakar Sacré-Coeur. C'est l'OL qui l'a placé, c'est leur club filial au Sénégal.
Vous jouez uniquement entre anciens pros ?
Non non. On joue avec des plus jeunes. Certains sont dans des centres de formation. Il y a du niveau !
Et vous avez créé votre propre structure…
Voilà ! C'est un projet qui me tenait à cœur. On le développe avec mes collaborateurs, notamment Didier Narboni mon ancien agent. On a vraiment de bons petits. Dans les détections, je suis très exigeant. Il y a beaucoup de bons joueurs ici. Si j'en prends un, c'est que je crois vraiment en lui. C'est que je vois en lui un futur professionnel. Après, il y a tout un suivi. On fait en sorte que le joueur soit prêt physiquement, mentalement, techniquement. Il doit être opérationnel.
« Dans mon académie, il y a un joueur qui me ressemble »
Vous avez uniquement des joueurs sénégalais ?
Non. Des joueurs talentueux, il y en a partout en Afrique. J'ai notamment un joueur gambien qui est très fort. On l'appelle Messi ici. Il doit bientôt venir faire un essai à Annecy. On attend le visa. Je l'ai mis à l'US Gorée pour qu'il garde la forme. Lors de son premier entraînement, il a fait halluciner tous les Goréens. C'est un phénomène.
En avez-vous d'autres ?
Bien sûr. Il y plusieurs très bons joueurs. Il y en a un qui me fait penser à moi. Il est à l'US Gorée aussi, en U20, alors qu'il n'a que 17 ans. Il fait 1,93 m, il est rapide, il a les deux pieds et dans les duels il ne fait pas rire. On dirait moi (rire) ! Lui, j'aimerais le placer à l'ASSE. Un latéral gauche aussi. Ce serait parfait pour les Verts. Ce sont deux bons petits. Et ils sont comme moi quand j'ai débuté : ils ont faim, ils ne sont pas là pour rigoler !
Vous avez gardé le contact avec Roland Romeyer et Loïc Perrin ?
J'ai Loïc de temps en temps. Roland, il ne répond pas à mes appels et à mes messages. On a eu une petite embrouille. Il m'avait dit qu'il aimerait ouvrir une académie au Sénégal, qu'il souhaitait s'appuyer sur moi, mais il en a créé une sans moi, avec les Espoirs de Guediawaye. J'ai trouvé que c'était un manque de respect. Ses proches sont même venus à Gorée sans me prévenir. Ça m'a déçu. Mais bon, c'est comme ça. C'est la vie. Et ça n'enlève rien à l'amour que j'ai pour Saint-Etienne. Ce club m'a tout donné. J'ai le sang vert.
Vous étiez OK pour piloter ce projet ?
Mais bien sûr ! Ça aurait été super pour moi de travailler avec le club, de pouvoir lui rendre ce qu'il m'a apporté. En plus, les jeunes seraient venus direct. Vous savez je suis très connu ici et je suis respecté. Ça attire. L'ASSE a beaucoup de supporters au Sénégal et mon nom reste associé au club. Ce matin encore on m'a parlé des Verts quand j'ai déposé mon fils à l'école. On me parle tout le temps des Verts.
« Je peux vous garantir que si j'amène un joueur, le club ne sera pas déçu. Que ce soit l'ASSE ou un autre club. C'est ma réputation qui est en jeu. »
Cette « embrouille » ne vous empêcherait donc pas de placer des jeunes à l'ASSE ?
Bien sûr que non. Il faut savoir faire la part des choses. Je suis ouvert à tous les clubs. Et je suis Stéphanois. Donc ce serait avec plaisir. Je serais content. Et je peux vous garantir que si j'amène un joueur, le club ne sera pas déçu. Que ce soit l'ASSE ou un autre club. C'est ma réputation qui est en jeu. Je n'ai pas envie de décevoir ni les clubs ni les jeunes. Ce ne serait bon pour personne.