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Ligue 1

ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « Qu'est-ce qu'on aurait aimé voir Kombouaré avec Romeyer ! »

Cette semaine, Didier Bigard évoque le Mercato de l’ASSE. En s’amusant à imaginer ce qu’aurait pu donner une collaboration entre Roland Romeyer et Antoine Kombouaré, le coach du FC Nantes…

Ce n’est pas un secret. Roland Romeyer a souvent songé à Antoine Kombouaré pour entraîner l’ASSE. Lorsque Christophe Galtier était en place mais que son président craignait qu’il ne fasse la saison de trop. Et bien sûr après le départ de celui qui dirige aujourd’hui trois des meilleurs joueurs du monde. Le président stéphanois croyait avoir des arguments et pas seulement la présence d’un golf en pleine ville, que Kombouaré connaît d’ailleurs parfaitement pour être un fidèle du tournoi Vert for ever organisé par Christian Lopez. L’affaire ne s’est jamais réalisée. Cela aurait pourtant été un beau pied de nez à la folle histoire du football. L’entraîneur, relancé plus tard par le Guingamp cher à Noël Le Graët avait été remercié par Leonardo au soir d’une victoire 1-0 (!) du PSG à Geoffroy-Guichard. Au moins le chèque reçu des Qataris lui a-t-il permis de choisir ses missions par la suite, de relativiser son opération sauvetage avec Dijon comme son échec à Toulouse où il avait été remplacé par Pascal Dupraz. Autre clin d’œil du ballon, alors que le Haut-Savoyard a construit sa légende avec  le maintien ultra médiatisé du TFC les deux hommes se sont recroisés en mai quand les Verts de Dupraz jouaient leur survie en L1. « Notre victoire pourrait envoyer Saint-Étienne en Ligue 2, mais ce n'est pas mon problème » avait prévenu Kombouaré. La suite, on l’a connaît, même si les Canaris n’avaient finalement pas enfoncé l’ASSE, revenue de La Beaujoire avec un nul.

Le discours de Laurent Batlles est plus policé. Pas moins ferme

La story aurait pu connaître un autre épisode. Pendant qu’un vent d’optimisme attisé par Dupraz soufflait, Bernard Caïazzo a cru que le technicien kanak pourrait prendre la relève. La descente en même temps que la volonté de l’entraîneur de Nantes d’y rester a mis fin au rêve présidentiel. Dommage… On aurait tellement aimé entendre l’écho des discussions entre Kombouaré et Romeyer, le nez dans ses bilans, ou imaginer le contenu des mails entre l’entraîneur et son autre président toujours prêt à glisser le nom d’une recrue… Les deux actionnaires des Verts se seraient sans doute étranglés si leur manager sportif avait lancé en direct comme l’a fait le Nantais après le nul face à Lille « Aujourd’hui, non seulement il ne faut pas de départs mais il faut aussi des arrivées… Je ne veux pas que mon équipe s’affaiblisse… C’est le message que j’ai fait passer à la direction depuis un moment. Bien sûr que je suis capable d’attendre mais je vais pas attendre longtemps. Ça a le mérite d’être très clair!» Et s’ils avaient mal entendu, la suite aurait sifflé à leurs oreilles d’investisseurs misant sur les royalties de la formation pour équilibrer leur budget « Je n’ai pas envie de lancer des joueurs et de les mettre dans une galère. Les jeunes rentrent quand l’équipe gagne ». 

Waldemar Kita (qui a parfois songé à Galtier en jaune car le monde est petit), a l’habitude de cette rude franchise, ou franche rudesse. Lui aussi a une forte personnalité, a appris à serrer les poings dans ses poches argentées. Il en a vu d’autres et les résultats de son entraîneur lui font oublier les colères de ses ultras. De quoi faire fantasmer notre duo de présidents verts. 

Mais cessons cette plaisanterie qui ne les fera pas sourire. Revenons à la réalité qui leur a fait choisir Laurent Batlles ou valider son retour au club, poussé avec la plus grande logique sportive et humaine par Loïc Perrin qui le connaît bien. On ne sait pas si le successeur de Dupraz va atteindre son objectif, remonter dans les deux ans. Ni même s’il va parvenir aussi rapidement qu’il le souhaiterait à faire revenir l’équipe dans le même championnat que tous les autres, c’est-à-dire à effacer durablement la défaite concédée face à la Ligue par une partie débordante de ses supporters. Mais personne ne doute que son discours sera toujours plus policé. « Je me concentre sur les joueurs que j'ai, l'important c'est de gagner. » Ce qui ne signifie pas qu’il est moins lucide et ferme… « Oui, il manque du monde ».

Didier Bigard 

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