Si certains supporters appellent de leurs vœux l'arrivée d'un nouvel actionnaire pour ramener moyens et ambitions à l'AS Saint-Etienne, le dossier n'avance pas franchement. Bien sûr, il y a des acquéreurs potentiels : un projet international avec Mathieu Bodmer en figure de proue, un autre plus local avec Olivier Markarian à sa tête. Il faut aussi ajouter à ce panorama le dossier Pauly – Roussey – X3 France (auquel la direction actuelle n'accorde aucun crédit). Pour l'heure, aucun des candidats à la reprise n'est entré en négociations exclusives, ne laissant pas entrevoir d'issues favorables avant (au mieux) le début d'année 2022.
Dans ce contexte d'enlisement, le projet nord-américain est lentement mais surement en train de se déplumer. Thiago Motta (nouveau coach de la Spezia) n'en fait plus partie. Quant à Mathieu Bodmer, pressenti pour être le directeur sportif et se porter garant de cette nouvelle structure, il envisage de reprendre du service en tant que consultant pour Amazon ou RMC Sport durant le (long) laps de temps qu'il faudra au dossier de rachat de l'ASSE pour se décanter.
Les dettes, la répartitions des parts, L'Etrat… Des facteurs complexes
Si le « closing » des Verts est aussi long, c'est aussi parce qu'il comprend de nombreux paramètres. Dans le montant de la vente, il faut prendre en compte les dettes bancaires générées depuis 2018 mais aussi le fait que seul un maximum de 67% des parts du club peut se retrouver sur le marché (les 44% de Bernard Caïazzo ainsi que la moitié des 44% de la société détenue par Roland Romeyer). Il faut aussi avoir à l'esprit que n'importe qui peut se porter acquéreur des 22% d'Adao Carvalho, actuellement propriété de l'agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (Agrasc), et donc rentrer dans l'actionnariat. La question du centre d'entraînement Robert-Herbin et sa valorisation est aussi une question centrale et épineuse. S'il n'est lié au Chaudron « que » par un bail emphytéotique jusqu'en 2030, l'ASSE est quand même propriétaire foncière avec son centre d'entraînement à L'Etrat et ce facteur rentre dans le calcul et les désaccords potentiels.
Romeyer et Caïazzo vaquent à d'autres occupations
Forcément, chaque point est très long à valider. Il faut aussi ajouter à cela le fait que les dirigeants de l'ASSE – qui ont délégué toute la partie audit concernant les candidats au rachat au cabinet anglo-néerlandais KPMG – ne passent pas toutes leurs journées à chercher un successeur. Après avoir acté au 1er juillet la nomination de Jean-François Soucasse au poste de président délégué, Roland Romeyer a bel et bien quitté L'Etrat pour prendre quelques vacances. Le président du Directoire se repose dans le Sud de la France, dans son domicile secondaire de la Ciotat.
Quant à Bernard Caïazzo, après avoir assuré sa réélection au conseil d'administration de la LFP il y a dix jours, le président du Conseil de Surveillance des Verts continue de plancher sur des dossiers plus généraux qui lui tiennent à cœur comme la Global Football Alliance. Un projet qu'il a lancé à l'été 2020, réunissant désormais 16 clubs internationaux partenaires au quatre coins du globe*. Un projet visant à créer un « réseau prioritaire international » et laissant à penser que Bernard Caïazzo se projette, de son côté, sur plus longtemps que quelques mois dans le Forez…
*ASSE, Crystal Palace (Angleterre), Paradou (Algérie), Villarreal (Espagne), AZ Alkmaar (Pays-Bas), Deportivo Independiente Medellin (Colombie), Deportivo Toluca (Mexique), Chapecoense (Brésil), Estudiantes La Plata (Argentine), Krasnodar (Russie), Melbourne Victory (Australie), New England Revolution (USA), Standard de Liège (Belgique), Wolfsburg (Allemagne), Wadi Degla (Egypte), Kawasaki Frontale (Japon).