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Ligue 1

ASSE : qui es-tu vraiment, Pascal Dupraz ?

Associé des années durant au club d’Evian Thonon-Gaillard, dont il était l’entraà®neur, Pascal Dupraz est désormais catalogué comme technicien pour causes perdues. Cela a marché à Toulouse, pas à Caen. Et à l’ASSE, que faut-il espérer ?

Comme vous le savez, sans doute, la nouvelle figure du banc de touche stéphanois a pour nom Pascal Dupraz, 59 ans depuis le mois de septembre dernier, expérience limitée, caractère réputé et grande gueule assumée. Sorti d'un relatif anonymat au mois de mars 2016 lorsque ce haut-savoyard, ancien attaquant formé au FC Sochaux, joueur à Thonon, Brest, Mulhouse, Toulon, Gueugnon et historiquement amoureux des Verts, débarque au Toulouse Football Club pour éviter la relégation en Ligue 2. 

Le pari, à l'époque, paraît clairement irréalisable. Sur un plan comptable tout d'abord d'abord, puisque les joueurs du TFC comptent dix points de retard sur le premier non-relégable à dix rencontres du terme du championnat. Jamais dans l'histoire du football français, une formation ne s'en est sortie avec un tel handicap de points. Par ailleurs, Dupraz n'apparaît pas encore comme l'ambassadeur des causes perdues. Certes, à la tête d'Evian Thonon-Gaillard, il a contribué au bon parcours du club, et à ces milieux-bas de tableaux obtenus lors de la saison 2013 et 2014. Certes, il s'est hissé en finale de la Coupe de France en 2013, perdue aux dépens des Girondins de Bordeaux sur le score de 3-2. 

Mais au mois de mai 2015, il prend la porte avant de rebondir, comme tant d'autres coaches, dans les médias en qualité de consultant. Plutôt franc du collier, et jamais avare de bons mots qui le distinguent du discours lénifiant habituel, Dupraz se forge la réputation d'homme cash, capable de changer les lignes et de remettre en cause tous les statuts. Ce que cherche, justement, le Toulouse Football Club lorsque Olivier Sadran, le président du club, va le chercher. Quelques succès plus tard, dont un ultime sur la pelouse du SCO d'Angers (3-2), le retournement de situation ubuesque devient réalité et le TFC demeure en Ligue 1. La causerie du coach, filmée par les caméras de Canal Plus, fait le buzz, le technicien étant aussitôt prolongé sur le banc de touche. Le si beau roman, et la belle histoire, prend fin une saison et demie- plus tard, après un maintien obtenu en 2016-2017 (13e du classement) et une plongée au classement (19e) qui contraint le club garonnais, et son directeur général Jean-François Soucasse…, à le licencier.

Dupraz, c'est 255 matches sur un banc de touche, 83 victoires et 108 défaites.

Nouvel appel de détresse en provenance du Stade Malherbe de Caen lors de la saison 2019-2020. Le club normand, tout juste descendu à l'étage inférieur, accumule les défaites et semble prendre la direction du National avant que le soldat Dupraz soit appelé en renfort. Résultat, et même imminent, huit matches sans défaite et une place assurée au milieu de tableau (12e) avant que la crise du Coronavirus-19, au mois de mars 2020, provoque l'arrêt de toutes les compétition. 

Au sortir du premier confinement, Caen, qui vient d'être racheté par un industriel (Pierre-Antoine Capton) et un fonds d'investissement américain (Oaktree), nourrit certaines ambitions, mais doit au préalable engager certaines économies. Le courant ne passe pas, un euphémisme, avec le nouveau directeur sportif, Olivier Pickeu, et les mauvais résultats s'accumulent en raison, notamment, d'un dégraissage opéré lors des deux mercatos. 
Dupraz est donc licencié au mois de mars 2021 et Caen finira par se sauver lors de la toute dernière journée. Il s'agit de la dernière expérience de Dupraz qui arrive donc dans le Forez avec une faible expérience du haut-niveau et une image de sauveur patenté.

Espérons que cela suffise dans un club parti en vrille depuis des mois et qui compte aujourd'hui des supporters désabusés par les résultats et en colère contre une direction fantôme. A Dupraz d'occuper l'espace et de sauver ce qui peut encore l'être.
 

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