Les missions maintien compliquées, Ryad Boudebouz les connait. Alors qu'il débutait tout juste sa carrière au FC Sochaux-Montbéliard lors de la saison 2008-09, l'Algérien était déjà au cœur de l'un des plus gros exploits de ces 20 dernières années. Comme l'ASSE, les Lionceaux avaient démarré le championnat difficilement, lanterne rouge avec six points et 0 victoire en 12 journées, ils avaient pourtant réussi l'exploit de se sauver (14e). Lancé dans cette période difficile et auteur de son premier but lors de la victoire de la 13e journée face au Mans (2-1), Boudebouz n'a rien oublié… Et surtout pas les ingrédients pour rendre possible un sauvetage qu'on prédit désespéré.
« Ryad s'est réinscrit dans le football moderne »
Aujourd'hui, le natif de Colmar a 31 ans. Il a connu des hauts et des bas dans sa carrière mais il n'a rien perdu de son sens du timing. Ou plutôt de la bonne passe dans tous les sens du terme. En ce moment, l'Algérien fait figure de taulier pour un Claude Puel plus que jamais satisfait de ses services : « Ryad s'est réinscrit dans le football moderne, avec un volume de jeu et d'intensité que je ne lui voyais pas, l'an dernier. Sa particularité, c'est de n'avoir jamais lâché. Mis en difficulté, il est réapparu à un niveau supérieur. Il aime le jeu et le football. À ce titre, Ryad est un très bon exemple pour les jeunes. Je les sens vraiment concernés, avec une vraie action de leadership », a confessé le Castrais la semaine dernière dans L'Equipe.
De meneur de jeu des Verts dans le 4-2-3-1 initialement dessiné pour Rémy Cabella puis pour lui par Ghislain Printant à son arrivée du Bétis Séville, l'ancien Bastiais et Montpelliérain a évolué dans un registre complètement différent dimanche dernier au Stade de l'Aube : maître à jouer reculé du 4-4-2 concocté ce jour-là par Claude Puel. Dans ce registre « à la Pirlo », Ryad Boudebouz a orienté, distribué, ressorti proprement et transformé le jeu des Verts de passes lasers dont il a le secret. Un match particulièrement abouti de sa part.
Un concurrent à Yvan Neyou en meneur reculé
« Ce n’est pas une trouvaille. Il a la faculté de tenir le ballon. C’est une place très exigeante sur le plan technique. Lorsqu’Yvan Neyou est absent, on a moins de possibilités d’ouvrir le jeu. Avec Ryad un cran plus bas, c’est plus de sérénité technique et de la confiance pour nos défenseurs. Rien n’est arrêté dans ce milieu de terrain », a expliqué Claude Puel, sur ce choix payant. Aujourd'hui, et encore plus quand Wahbi Khazri est diminué, Ryad Boudebouz est redevenu un leader technique et de vestiaire chez les Verts. En fin de contrat en juin prochain et probablement pas prolongé du fait de son gros salaire (180 000€ brut par mois), le Fennec aura sans doute à cœur de finir son aventure stéphanoise sur une bonne note… Lui qui n'a jamais, dans toute sa carrière, figuré dans une équipe qui descend en deuxième division.