Entré en data room mi-septembre, le projet de reprise de l'ASSE porté par Olivier Markarian n'a pas vraiment de concurrents pour l'instant, selon nos informations. Egalement entré en data room, le projet Terrapin refroidirait le duo Caiazzo-Romeyer. Quant au projet porté par le prince cambodgien Norodom Ravichak, il n'a toujours pas eu l'accès à la data room par KPMG.
Terrapin écarté, Ravichak envisage de se retirer
Les nombreux articles ayant fait suite à l'interview accordée par Ravichak à RFI, le mois dernier, et le communiqué du club incitant à plus de discrétion, ont jeté le trouble sur le projet cambodgien, sur l'accueil qui lui est réservé, et surtout sur l'origine de ses fonds. Ceux-ci proviennent essentiellement de Chine où l'investissement en dehors du territoire national est interdit par le gouvernement. Ravichak, lui, estimerait qu'on lui met des bâtons dans les roues et envisagerait de renoncer. Tout cela pourrait donc faire les affaires de Markarian. Mais si Roland Romeyer semble favorable à ce projet « local » soutenu par des fonds luxembourgeois, Bernard Caiazzo, lui, n'aurait pas renoncé à attirer un milliardaire ou à défaut un repreneur doté de moyens supérieurs à ceux du Drômois.
L'analyse en data room prend du temps et peut réserver des surprises
De fait, une vente du club avant la fin de l'année semble compromise, surtout que l'étude en data room prend du temps, au minimum deux mois. Et elle peut réserver certaines surprises. Cela avait été le cas il y a trois ans avec Peak6, qui avait revu ses conditions d'achat à la baisse après avoir analysé tous les comptes du club. C'est ce qui avait fait capoter la vente, alors que l'ASSE était entrée en négociations exclusives avec le groupe américain porté par Jérôme de Bontin.
Les présidents ne devront pas être trop gourmands
A noter que dans un entretien accordé à Ecofoot, Didier Poulmaire, avocat fiduciaire, spécialisé en fusions-acquisitions, a eu ces propos concernant l'ASSE : « Les difficultés de vendre le club peuvent trouver leurs explications dans d’autres paramètres importants pour une telle opération : la question de la valeur donnée au club par ses propriétaires, la manière dont le prix de vente a été fixé par les vendeurs et les benchmarks avec des cessions récentes, en distinguant l’avant-COVID et l’après, ou encore des conditions spécifiques posées par les vendeurs telles que le maintien d’un dirigeant dans l’organigramme futur, peuvent être des freins réels dans le processus de vente ». En d'autres termes, pour faciliter la vente du club, le duo Romeyer-Caiazzo ne devra pas être trop gourmand. Et il ne devra pas chercher à conserver une place dans l'organigramme.