ASSE : Abdelhamid critiqué, sifflé... pourquoi Dall'Oglio joue gros avec lui
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par Laurent HESS
CHOIX DU COACH

ASSE : Abdelhamid critiqué, sifflé... pourquoi Dall'Oglio joue gros avec lui

Auteur d'un début de saison catastrophique, Yunis Abdelhamid a été sifflé par le public de Geoffroy-Guichard samedi lors de la défaite de l'ASSE contre Lens, ce qui a provoqué la colère d'Olivier Dall'Oglio. Un dossier épineux pour le coach des Verts, à l'origine de la venue du Marocain.

Olivier Dall'Oglio était en colère samedi soir après la défaite de l'ASSE contre Lens (0-2). L'Alésien n'avait pas aimé la torpeur de son équipe en première mi-temps, et surtout il n'avait pas digéré les sifflets du public à l'encontre de Yunis Abdelhamid, à son remplacement. "Je suis très en colère par rapport aux gens qui ont sifflé Yunis, a-t-il expliqué en salle de presse. J'ai entendu le stade pousser tout le match. Même à la 96e, ça chantait. C'est ça supporter son équipe. Mais les gens qui sifflent... On a le droit de siffler quand un joueur fait un mauvais match, mais là ce n'était pas le cas de Yunis. Ce n'est pas normal ! Il se donne à fond alors c'est normal que je le défende. C'est trop facile de trouver des coupables". Agacé, Dall'Oglio a pu vérifier à nouveau que les supporters stéphanois avaient la dent dure contre son capitaine le lendemain du match, un sondage du site La Mine Verte révélant que 70% des supporters avaient trouvé les sifflets mérités. Pourtant, les stats du joueur contre Lens plaident en sa faveur, avec notamment 4 récupérations sur 4, 5 tacles réussis sur 5 et 21 passes réussies sur 25 tentées. Sans faire un bon match, Abdelhamid n'a pas démérité. Il n'a pas été plus mauvais qu'un autre même s'il aurait pu coûter un penalty d'entrée de jeu pour un tacle mal maitrisé sur Nzola, sans une position de hors jeu d'un Lensois. Le souci, c'est qu'en étant contraint de quitter le terrain à cause de crampes, Abdelhamid a donné l'occasion aux supporters de le siffler, et que le public ne s'est pas gêné... Des sifflets descendus des quatre tribunes du Chaudron, les kops n'ayant pas ménagé le Marocain eux non plus.

Abdelhamid symbolise le Mercato raté et le 8-0 à Nice

Inutile, donc, d'aller chercher plus loin la nouvelle tête de Turc de l'ASSE. Si les supporters en veulent tant à Abdelhamid, c'est sans doute parce qu'il symbolise le recrutement raté de cet été et le début de saison catastrophique de l'équipe. L’ancien capitaine du Stade de Reims, considéré comme une légende en Champagne, devenu le plus vieux joueur de l'histoire de l'ASSE à faire ses débuts en vert en match officiel à 36 ans, 10 mois et 19 jours, à Monaco (0-1), avait été en difficulté dès la 1ère journée de L1. Il avait ensuite été fautif sur un but encaissé contre Le Havre (0-2) et était apparu dépassé lors des naufrages à Brest (0-4) et surtout à Nice (0-8). Sa prestation à l'Allianz Riviera lui avait notamment valu les moqueries de Jean-Michel Larqué, sur RMC. "Je n'ai rien contre Kilmer. Mais honnêtement, ce recrutement, je ne connais qu'un seul joueur, Abdelhamid, et il est venu en pré-retraite. A Nice, il ne lui manquait qu'un képi et un bâton pour faire la circulation. C'était portes ouvertes. C'était : "les buts, c'est par ici"..." Pas tendre, Larqué. Après la défaite historique des Verts à Nice, Dall'Oglio avait tranché : il avait sorti Abdelhamid et avait rappelé Mickaël Nadé. Avec un match nul à Nantes (2-2) et une victoire contre Auxerre (3-1) à la clé. "Le grand changement par rapport à Nice, c'est le retour de Nadé en défense. Il nous fait un bien fou, avait commenté dans But! l'ancien Vert Adrien Ponsard. Franchement, je n'ai rien contre Albelhamid, mais il n'y a pas photo : je préfère Nadé dix fois, cent fois ! Il avait fait une super fin de saison et j'étais étonné de le voir sur le banc. Quand il est là, il rassure, il a un impact physique, une agressivité, et avec Batubinsika ça fonctionne bien, ils ont des repères."

Dall'Oglio lui maintiendra-t-il sa confiance envers et contre tous ?

La charnière Batubinsika-Nadé s'était bien comportée en fin de saison dernière, Dall'Oglio n'hésitant pas à écarter Anthony Briançon, son ancien capitaine. En fera-t-il de même avec Abdelhamid ? Forcément, le sujet est épineux. Car c'est l'Alésien qui est à l'origine de l'arrivée du vétéran, qu'il avait connu à Dijon. Abdelhamid est le seul joueur qu'il a choisi cet été, les 8 autres recrues ayant été choisies soit par Kilmer Sports soit par la cellule de recrutement pilotée par Loïc Perrin. C'est à lui que Dall'Oglio a confié sa défense, un vestiaire en manque de joueurs d'expérience, et le brassard de capitaine, propriété de Gautier Larsonneur en fin de saison dernière. Et maintenant ? Remettra-t-il Abdelhamid sur le banc ce week-end à Angers ou demandera-t-il à nouveau à Batubinsika, voire à Nadé, d'y retourner ? Pas simple. Ni sportivement, ni humainement, ni stratégiquement. Car "ODO" sait bien qu'il s'est "mouillé" en misant sur le Marocain, ce qui pourrait lui être reproché en haut lieu, en cas de mauvais résultats, alors que son contrat, comme celui du joueur, prend fin en juin prochain.

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Auteur d'un début de saison catastrophique, Yunis Abdelhamid a été sifflé par le public de Geoffroy-Guichard samedi lors de la défaite de l'ASSE contre Lens, ce qui a provoqué la colère d'Olivier Dall'Oglio. Un dossier épineux pour le coach des Verts, à l'origine de la venue du Marocain.

Laurent HESS
Rédacteur
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