ASSE - EXCLU BUT! Alain Merchadier :
par Benjamin Danet
ENTRETIEN

ASSE - EXCLU BUT! Alain Merchadier : "Notre club en Ligue 2, c'est une aberration"

Au même titre que ses partenaires de la génération 1976, Alain Merchadier était à Geoffroy-Guichard pour rendre un dernier hommage à Georges Bereta il y a plusieurs jours face à Valenciennes. Et comme eux, il n'a pas du tout apprécié ce qu'il a vu. Explications.

Pourquoi Roland Romeyer, ou même Jean-François Soucasse, ne vous-ont-il pas accueilli lors du match contre Valenciennes à l'occasion de l'hommage à Bereta ? 

Mais demandez-leur ! On a tous depuis des années bossé dans des clubs, on a tous des connaissances à la Ligue, à la Fédération et j'en passe. Certains anciens Verts sont revenus dans le club et ça ne s'est pas toujours bien déroulé. OK. Mais pourquoi le président Romeyer nous demande à Christian Lopez et moi-même des idées sur la formation pour ensuite ne jamais nous répondre ? A une certaine époque, on s'est même dit qu'on allait se mettre à 8-9 autour de la table et qu'on allait proposer quelque chose de bien à l'ASSE. Mais on a vite déchanté croyez-moi. Encore une fois, on a la sensation de gêner. 

Pensez-vous, comme beaucoup, que le club ne se redressera pas tant que Roland Romeyer et Bernard Caïazzo restent aux commandes ?
Je ne veux pas donner de leçons, mais je constate. L'ASSE en Ligue 2, c'est une aberration. Et ça fera deux ans que ça dure au mois de juin. Après, pourquoi ce club, qui est tant aimé, ne pousse pas des gens à le racheter ? Pourquoi s'obstiner à diriger à deux alors que c'est déjà si compliqué d'être seul pour prendre les décisions ? Pourquoi avoir dit non à Olivier Markarian, que j'ai eu au téléphone d'ailleurs à l'époque, qui  a proposé à Caïazzo et Romeyer de leur racheter leurs parts ? Il leur a fixé un prix, tout était prêt. Et pourtant...A un certain moment, au regard des nombreuses questions, on attend des réponses claires. Et on n'en a pas.

Ne redoutez-pas que le club s'enlise si il ne remonte pas rapidement en Ligue 1 ? 
Désolé, mais avant de penser à la Ligue 1, il faudrait revoir plusieurs fondamentaux. Quand on assiste au match contre Valenciennes et qu'on regarde certains matches, comme je le fais, on se demande où est passé l'état d'esprit dans ce club ? On est également scotchés lorsqu'on voit autant de supporters, autant de soutien, et si peu de retour de la part des joueurs. On s'inquiète, enfin, de voir un nombre si limité de jeunes du centre de formation au plus haut niveau. Il serait peut-être temps que les dirigeants se rendent compte qu'un centre de formation n'est pas crée pour vendre ses joueurs mais pour aider l'équipe première....

Lorsque vous croisez les supporters, comme ça a du être le cas face à Valenciennes, ils vous disent quoi sur les Verts d'aujourd'hui ?
Tous ont une seule question : mais qu'est-ce qu'il se passe dans ce club ? Comment a-t-on pu en arriver la ? Mais pour être honnête, ce n'est pas lors du match contre Valenciennes que je me suis attardé à leur répondre. 

Pour quelle raison ?
Comme je vous ai dit, on a tous été très affectés par le mauvais accueil que nous avons reçus. Je dis bien tous. On ne demande pas à Romeyer, à Caïazzo ou à qui que ce soit de la reconnaissance. Juste du respect. Et contre Valenciennes, il n'y en a pas eu. Point. 

Mais pourquoi le discours des Anciens Verts vis-à-vis de la direction actuelle n'est-il pas plus agressif ? Pourquoi aucun de vous ne tape-t-il vraiment sur la table ?
Vous avez raison, on respecte sans doute trop l'institution. Le club. Ca finira peut-être par changer.

Si vous ne deviez garder qu'un seul souvenir de vos Vertes années ?
La victoire en Coupe Gambardella avec tous mes copains de l'époque. La force d'un groupe, la bande de copains, tout était réuni. C'était exceptionnel. Sur un plan plus personnel, les deux finales de Coupe de France remportées. Forcément, quand on marque....

Et le pire souvenir ?
La descente en D2 en 1984, à l'issue du match de barrage contre le Matra-Racing. On est tous venus, les anciens, assis dans les tribunes. Et à la fin du match, on pleure, comme tant d'autres supporters présents ce soir-là. Encore une fois, ce club a été trop important dans notre vie pour qu'on soit indifférents. L'ASSE fait partie de nous. A jamais.
 

Pour résumer

Au même titre que ses partenaires de la génération 1976, Alain Merchadier était à Geoffroy-Guichard pour rendre un dernier hommage à Georges Bereta il y a plusieurs jours face à Valenciennes. Et comme eux, il n'a pas du tout apprécié ce qu'il a vu. Explications.

Benjamin Danet
Rédacteur
Benjamin Danet

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