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ASSE – Exclu But ! Patrick Revelli : « Il est temps que Romeyer et Caiazzo passent la main »

A l’instar de plusieurs de ses anciens coéquipiers de l’Epopée des Verts, Patrick Revelli (71 ans), qui réside toujours à Saint-Etienne, s’inquiète de la situation de l’ASSE et encourage les actionnaires à quitter le club. Extrait de l’entretien accordé à But ! Saint-Etienne.

But Saint-Etienne : Patrick, que vous inspire la situation de l'ASSE ?

Patrick REVELLI : On est catastrophés de cette situation. J'avais été très affecté par Auxerre, la relégation, j'étais effondré de voir le club tomber en L2. Et aujourd'hui, l'ASSE est lanterne rouge, en L2 ! C'est catastrophique.

A qui la faute ?

Si on en est là, c'est que depuis trois ans on est menés en bateau avec cette vente du club. J'ai l'impression que Bernard Caiazzo a tiré le frein à main, depuis longtemps. Il est aux Emirats. Il est loin de l'ASSE. Roland Romeyer est toujours sur place. Il dit qu'il est fatigué, déprimé, mais il est toujours aux commandes. S'il est vraiment malade, il devrait vendre et partir se reposer en Haute-Loire, au bon air. Il n'y a pas de pollution là-bas.

Vous partagez donc le sentiment de la grande majorité des supporters ?

Bien sûr. Je suis contre la violence, hein. Je n'ai pas aimé ce qu'il s'est passé contre Auxerre. On ne devrait pas voir ça dans un stade de football. Les insultes, je n'aime pas ça non plus. Il y a d'autres moyens pour exprimer son mécontentement. Mais je comprends cette frustration, cette colère. D'ailleurs ce n'est même plus de la colère aujourd'hui. Les gens sont résignés, au point de quitter le stade avant la fin du match contre Rodez. Je n'avais jamais vu ça à Geoffroy-Guichard. Je n'en ai pas le souvenir. C'est triste.

Vous avez peur d'une descente en National ?

Contre Rodez je n'ai pas regardé le match, je jouais au ballon avec mes petits enfants. Mais quand j'ai vu le résultat… Perdre deux fois contre Rodez en quinze jours, à la maison… Je crains le pire oui. On se demande si le club ne serait pas obligé de déposer le bilan en cas de descente en National. Je suis peut-être alarmiste, mais j'ai peur que les conséquences d'une deuxième descente consécutive soient terribles. Il faut absolument l'éviter, et prendre les bonnes décisions pour l'éviter.

 

« Il n'y a plus de moyens à l'ASSE, plus d'ambition. Ce n'est pas la faute des coachs. Je ne leur jette pas la pierre. Les principaux fautifs, ce sont les gens à la tête du club. »

 

Roland Romeyer semble vouloir faire confiance aux personnes en place, à Jean-François Soucasse et Laurent Batlles. Il promet un Mercato ambitieux…

Mercato, je n'aime pas ce mot, le Français est assez riche il me semble… En revanche, nous, nous ne sommes pas riches et c'est ce qui m'inquiète. On recrute des joueurs libres depuis des années, on prend des prêtés. C'est ce qu'on a fait l'hiver dernier et cet été. Je ne vois pas comment on pourrait recruter de meilleurs joueurs cet hiver puisqu'on n'a pas d'argent.

Que pensez-vous des débuts de Laurent Batlles sur le banc ?

C'est très compliqué pour le staff technique, depuis des années. Depuis le départ de Christophe Galtier, tous les entraîneurs ont échoué à part Jean-Louis Gasset, le seul qui a vraiment eu des moyens pour recruter. Quand tu vas chercher des Cabella, des M'Vila, des Debuchy, des internationaux, là tu peux jouer au foot. Mais quand on te donne les clés sans avoir les moyens de recruter des pointures… Batlles a fait comme Puel, il s'est débrouillé avec zéro centime. Sans argent, tu recrutes ce que tu peux. Il n'y a plus de moyens à l'ASSE, plus d'ambition. Ce n'est pas la faute des coachs. Je ne leur jette pas la pierre. Les principaux fautifs, ce sont les gens à la tête du club.

« Roland Romeyer doit arrêter de s'accrocher parce que là, il est en train de tuer le club. S'il l'aime autant qu'il le dit, qu'il récupère sa mise et laisse la place. »

Que leur recommandez-vous de faire ?

Ils doivent vendre. Tout le monde pense la même chose, tous ceux qui aiment l'ASSE. Je sais que des gens sont venus pour acheter, mais ils se sont retrouvés devant certaines personnes qui ne voulaient pas vendre parce qu'elles préfèrent encore tirer les ficelles. Aujourd'hui, c'est le bon moment pour partir. Il est temps qu'ils partent. Il faut que Messieurs Caiazzo et Romeyer le comprennent. Il y a un mois et demi de trêve avec la Coupe du monde. C'est le bon timing. Ça laisserait un peu de temps aux nouveaux patrons pour mettre des choses en place, pour bien préparer la fin de la saison.

Encore faudrait-il qu'il y ait encore des acheteurs…

Bien-sûr. Je n'ai pas compris pourquoi les actionnaires avaient fermé la porte à Markarian. C'est quelqu'un qui est au club, un partenaire, supporter, comme Desjoyaux ou Despinasse. L'idéal, ce serait que ces gens là s'associent et de les voir arriver à la tête du club. Mais j'ai peur qu'on ne se bouscule pas au portillon. On est aux portes du National et en plus il y a des problèmes à la Ville. On n'a pas bonne presse. L'image que l'on renvoie est terrible. On en prend plein les mirettes ! Je ne suis pas né ici mais j'y vis depuis très longtemps. J'aime cette ville, ce club. Tout ça me fait très mal au cœur.

Vous n'êtes pas le premier ancien Vert à vous exprimer. Oswaldo Piazza, Christian Lopez et Christian Sarramagna avaient eux aussi fait part de leur volonté de voir le club changer de direction. Les rapports entre Roland Romeyer, Bernard Caiazzo et les anciens de 76 se seraient-ils dégradés ?

Ils n'ont jamais été bons. Mais il faudrait 3 heures et 4 pages pour l'expliquer. Il s'est passé pas mal de choses. M. Romeyer aime bien nous mettre des bâtons dans les roues quand il le peut, comme pour les 40 ans de la finale de Glasgow. Mais il n'y a pas d'esprit de vengeance de notre part. On est juste inquiets de la situation du club, et lucides, je pense, sur les responsabilités des uns et des autres. On aime le club. On y a vécu nos plus belles années. On espère qu'il va rebondir et pour cela, il n'y a pas 36 solutions. Roland Romeyer doit arrêter de s'accrocher parce que là, il est en train de tuer le club. S'il l'aime autant qu'il le dit, qu'il récupère sa mise et laisse la place.

 

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