"Je suis vraiment très attristé lorsque je vois l’état actuel de mon club de cœur. Croyez-moi, même ici en Martinique, je crois très souvent la route de nombreux supporters des Verts qui, eux-aussi, s’inquiètent pour cette ASSE qu’ils aiment tant. Il ne se passe pas une journée, une semaine, un mois, sans que les gens m'arrêtent et me parlent pas de l’ASSE. Attention, je parle de la grande ASSE, celle des années 70 ! Désormais, je ne regarde pas tous les matches, loin de là, mais je me tiens informé régulièrement des résultats. Et comme ils sont catastrophiques…
L'ASSE, ce sont presque tous mes souvenirs. J’ai passé toute ma jeunesse à Sainté, j'ai fait mes armes en qualité de défenseur. On a su créer quelque chose, un état d'esprit. Je le répète, et je le répéterai toujours, si aujourd'hui il y a autant de supporters, c’est uniquement grâce à nous les Verts de 76 ! Par nos résultats, nous avons créé un engouement, entretenu une ferveur auprès du peuple vert. Si je parle ici des supporters, qu'ils soient de Martinique ou d'ailleurs, c'est parce que les dirigeants de ce club devraient avoir un minimum de respect pour eux. Ils devraient comprendre, une bonne fois pour toutes, que sans ses supporters, ils ne sont rien.
"Il nous faut un dirigeant à la hauteur, qui investisse et qui aime Saint Etienne. Je voudrais également parler des joueurs, qui doivent enfin porter ce maillot avec fierté. Ils doivent le mouiller. C’est comme ça que ça se passe pour obtenir des résultats."
A propos des dirigeants, ou des actionnaires, je me souviens que l'un d'entre-eux était porteur d’eau dans les années 70 et 80. Qu’il n’était en rien un grand dirigeant, mais seulement de l’équipe réserve ! Il ne faut peut-être pas être étonné de ses mauvaises prouesses actuelles. Roland Romeyer et Bernard Caïazzo, si ils se respectent, si ils aiment autant ce club comme ils le disent, qu’il partent. Et définitivement ! La décadence qui règne désormais à l'ASSE n’est pas arrivée du jour au lendemain à ce que je sache. Elle s’est enracinée depuis une dizaine d’années. Aujourd’hui, on assiste tous, impuissants, au déclin !
Quant à l'avenir, à. court terme, les choses sont relativement simples. Il nous faut un dirigeant à la hauteur, qui investisse et qui aime Saint Etienne. Je voudrais également parler des joueurs, qui doivent enfin porter ce maillot avec fierté. Ils doivent le mouiller. C’est comme ça que ça se passe pour obtenir des résultats. Pas autrement. Un exemple parmi d'autres : l'histoire du club devrait être connue par chaque nouveau joueur dès la signature de son contrat. Pour qu'il sache qu'il n'est pas dans un endroit comme les autres.
Cette ASSE a été grande parce que nous avons porté avec mes camarades de 76 et les dirigeants de l'époque que sont Roger Rocher, Robert Herbin et Pierre Garonnaire ce club sur le toit de l’Europe ! Vous vous rendez compte qu'on tremble aujourd’hui pour une éventuelle descente en National ? Comment peut-on l'accepter ? Comment peut-on trouver ça normal ? Ma crainte, aujourd'hui, est simple : que l'ASSE mette longtemps, très longtemps, à se relever d'un tel fiasco. On en est là."