ASSE : Jean-Philippe Krasso, un retour et des questions

Comment les Verts s'en sont-ils sortis sans lui en Ligue 2?

DIFFICILEMENT. L'adage «  Un seul être vous manque et tout est dépeuplé » sied très bien à la situation des Verts durant les deux matchs que Jean-Philippe Krasso a manqué en Ligue 2 face au Paris FC et contre Amiens. Si le système de Laurent Batlles avait un peu évolué avec Dylan Chambost en soutien d'Ibrahima Wadji, l'absence d'un facilitateur de jeu du niveau de Krasso s'est fait ressentir.

Contre les Franciliens, les Verts n'ont quasiment rien produit offensivement, manquant clairement de profondeur et de la capacité de leur attaquant à créer des décalages. En Picardie, si le match s'est soldé par une victoire (1-0) grâce à un penalty de Wadji, il s'agissait tout simplement de la seule frappe cadrée du match du côté de l'ASSE. Avec Krasso, les Verts avaient la deuxième meilleure attaque de Ligue 2 après 11 journées (19 buts) en se créant multitudes de situations (5 frappes cadrées par match). Sans lui, les Verts ont perdu un rang (3e attaque) avec moitié moins de frappes cadrées (5 en deux matchs).

Son association avec Ibrahima Wadji peut-elle fonctionner ?

POUR L'INSTANT, C'EST MITIGE. S'il y avait pas mal d'espoir et quelques étincelles au moment de leur première titularisation commune face à Bordeaux (2-0), Ibrahima Wadji n'a pas encore délivré de passe décisive pour Jean-Philippe Krasso et vice-versa. Tout juste le Sénégalais a-t-il obtenu le penalty du 2-1 transformé par son comparse à Sochaux. De là à dire qu'il n'y a pas d'interractions entre les deux ? On n'ira pas jusque là… Souvent « Jipé » a su trouver son comparse dans la profondeur mais il a manqué à Wadji de l'adresse pour conclure et changer la feuille de stats.

En revanche, ce que l'on peut constater dès aujourd'hui c'est que l'arrivée de l'ancien buteur de Qarabag a transformé profondément le jeu de Jean-Philippe Krasso. En début de saison, « Jipé » pensait davantage à lui et à ses statistiques (7 buts en 6 matchs). Son association naissante et le traitement de faveur dont il fait désormais l'objet en Ligue 2 font que Krasso cherche désormais à se mettre au service de Wadji. Cela s'est ressenti dans les chiffres (1 but seulement, sur penalty, sur les cinq rencontres suivantes). Aujourd'hui, le duo est dans une phase de réglages.

Dans quel état d'esprit sera-t-il ?

C'EST LA GRANDE INCONNUE. Beaucoup d'éléments font qu'on a senti « Jipé » Krasso un peu perturbé depuis la fin du mois d'août. Outre l'évolution de son jeu lié à son association naissante avec Ibrahima Wadji, on a aussi vu l'homme évoluer. Il y a notamment eu la découverte de la sélection de Côte d'Ivoire en septembre où il a convaincu par ses performances. Un nouveau statut avec une notoriété supérieure pas forcément simple à gérer pour l'ancien Spinalien.

Sa situation contractuelle va également se transformer en problème pour les Verts si rien n'est fait. Il faut dire que si l'ASSE entend prolonger son meilleur buteur, Jean-Philippe Krasso, qui n'est plus lié aux Verts que jusqu'en juin 2023 à un salaire modeste (17 000€ par mois), ne manque pas de sollicitations en France et à l'étranger. Alors qu'il sera libre de discuter avec le club de son choix au 1er janvier, il devient urgent de clarifier la donne pour la suite. Comme on pouvait le redouter à l'issue de son été réussi, laisser ce dossier en suspend risque de provoquer quelques perturbations dans l'environnement stéphanois à l'approche du Mercato d'hiver.