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OGC Nice – ASSE / L’analyse de Laurent Hess : « Et maintenant ? »

Humiliée à Nice (0-8), l’ASSE, qui a encaissé six buts en première mi-temps, a vécu une soirée cauchemardesque à l’Allianz Riviera. Le visage affiché, indigne du club et de la L1, est particulièrement inquiétant. Reste à savoir comment les Verts pourront s’en relever, et avec qui…

OGC Nice 8 – ASSE 0 : une défaite historique puisqu'au 21e siècle, jamais une équipe n'avait encaissé 6 buts en une mi-temps. Et parce que l'ASSE n'avait plus encaissé 8 buts lors d'un match en compétition officielle depuis un 9-0 à Bordeaux le 25 novembre 1951, il y a 73 ans… Ce naufrage, "honteux" selon Loïc Perrin, le deuxième en 4 journées de L1 après le 4-0 à Brest, a mis en lumière les carences de l'équipe, abyssales. Les Niçois en ont profité dans des proportions rarement vues à ce niveau : à chaque attaque, pendant les 35 premières minutes, ils ont marqué, six buts, au grand dam de ce pauvre Larsonneur, meilleur gardien de L2 il y a encore trois mois, transformé en véritable passoire, dernier rempart d'une défense gruyère face à des Aiglons pourtant privés de leurs trois attaquants titulaires (Laborde, Moffi et Boga), tous blessés. Des Aiglons qui y sont allés de bon coeur, et comme dans du beurre, comme s'ils étaient opposés à des amateurs.

23 M€ investis au Mercato, mais une équipe affaiblie

Une semaine plus tôt, la victoire contre Lille (1-0) à Geoffroy-Guichard avait été suivie d'un gros coup de gueule du président nordiste Olivier Létang contre ses joueurs, étrangement absents dans le Chaudron. On verra si Ivan Gazidis sortira du bois pour rappeler les Verts à leurs bons devoirs après cette humiliation niçoise, ou peut-être même pour prendre certaines décisions, déjà. On pense évidemment à Olivier Dall'Oglio, fusible tout trouvé, et possible dindon de la farce. Mais LA vraie farce, au delà de Brest ou de Nice, n'est-ce pas surtout ce Mercato à 23 M€, le premier de l'ère Kilmer ? Le Mercato le plus cher de l'histoire du club, piloté par les deux pros de la data, Huss Fahmy et Jaeson Rosenfeld, dont on nous vantait l'expertise après le fantastique travail réalisé à Milan et à Arsenal… Le début de saison des Verts confirme malheureusement les doutes exprimés dans nos colonnes depuis le début de l'été.

Auteur de 10 buts en six mois, Cardona, dont Augsbourg ne voulait plus, n'est pas revenu dans le Forez, trop cher en salaire et pas assez bankable, à 27 ans… Aberrant. Laissé libre par Reims, Abdelhamid, qui fêtera ses 37 ans dans une semaine, a été le seul joueur voulu par Dall'Oglio à débarquer, avec une flopée de jeunes prospects sans références ou presque, venus d'Autriche, de Serbie, de Géorgie, de Belgique, d'Israël, de Nouvelle-Zélande. Avec ce Mercato, Kilmer a clairement préféré miser sur l'avenir plutôt que sécuriser le présent et renforcer une équipe qui n'avait pourtant arraché son retour parmi l'élite qu'aux barrages. Erreur fatale. Tout le monde s'accorde aujourd'hui à penser que les besoins ont été très mal identifiés. Les couloirs défensifs, notamment, n'ont pas été renforcés, alors que Dall'Oglio, outre Cardona, avait comme priorité le Messin Udol, une valeur sûre du championnat. Aujourd'hui le mal est fait et les questions pleuvent. Kilmer fera-t-il payer les pots cassés de ce fiasco à Dall'Oglio ? Le groupe canadien a-t-il un coach sous la main ? Fera-t-il l'effort de prendre un joker, et si oui à quel poste ? Remettra-t-il la main à la poche en janvier ? D'ici là, il faudra réagir. Se regarder dans le miroir, ne pas fuir ses responsabilités, trouver les bons mots, les bons leviers, prendre les bonnes décisions. L'avenir de l'ASSE, risée du foot français ce week-end, en dépend.

 

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