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Ligue 2

ASSE : le cri du coeur de Christian Sarramagna

Comme tant d’autres anciens Verts de la belle époque, Christian Sarramagna ne cache ni sa tristesse, ni sa colère. Joueurs, dirigeants, tout le monde est mis face à ses responsabilités. Pour que l’ASSE se remette la tête à l’endroit.

"Qu'il est dur de vivre ce que nous vivons depuis des semaines. L'actualité de l'AS Saint-Etienne est d'une tristesse infinie et je n'arrive pas à m'y faire. Ce club, cette ville, c'est quinze ans de ma vie d'homme. Quinze ans qui ont tant compté pour moi et ma famille. Mais une fois que l'on tous partagé cette tristesse, et tous partagé ce constat, il est grand temps de se poser les bonnes questions.

Car, franchement, comment est-ce possible d'en arriver là ? Comment tolérer et imaginer que l’ASSE puisse en arriver à jouer le maintien en Ligue 2 ? C'est fou, incompréhensible, intolérable. Dans cette terrible saison, encore pleine de désillusions, on est tous très nombreux à se demander ce qu'il se passe. On ne sent personne, dans la direction actuelle, capable de changer les choses. Comme si personne n'avait les clés. On salit notre histoire, on ne la respecte pas. Avant, la France entière chantait : "Qui c'est les plus forts, évidemment, c'est les Verts". Aujourd'hui, on n'ose même plus entonner l'air. C'est dramatique.

Au banc des accusés, il y a forcément pas mal de monde à mettre. Qu'il s'agisse des joueurs, ou de l'entraîneur, oui il y a un sérieux problème. Mais pourquoi s'arrêter là. Comment comprendre, comment admettre que cette direction à deux têtes soit toujours à la tête du club ? De grandes et importantes décisions n'ont jamais été prises. Le travail n'a pas été correctement fait. Il serait grand temps, oui grand temps, que cette direction passe la main. Ce n'est plus possible. Lorsque je vois, aujourd'hui, les résultats du centre de formation, ces joueurs qui ont été vendus trop tôt ou ceux qui ne confirment pas, cela prouve que l'excellence n'est plus à Saint-Etienne. 

Je n'arrive toujours pas à comprendre, non plus, pourquoi les décideurs de ce club se sont volontairement passés de l'expertise des anciens des glorieuses années. En termes de formation ou de recrutement, jamais la génération 76 n'a été consultée, n'a pu donner son opinion. Personne, je dis bien personne, ne nous a demandé quoi que ce soit. Il me semble, pourtant, que certains d'entre-nous ont fait leurs preuves, non ? Pourquoi un Bathenay, qui est sur Paris, un Janvion, en Martinique, un Piazza, en Argentine, un Sarramagna, au pays Basque, un Merchadier à Toulouse, un Revelli à Saint-Etienne, n'ont jamais apporté leur pierre à l'édifice ? Pourquoi d'autres clubs, et non notre ASSE, nous ont sollicité au cours du passé ? Pourquoi n'a-t-on pas mis en place des ambassadeurs dans les régions de France pour la détection, le recrutement ? Visiblement, nous n'avons pas apporté à ce club ce qu'il méritait. Résultat, 90% des joueurs de la génération dorée ne sont même pas ambassadeurs de l'ASSE. Nous, jusqu'à preuve du contraire, n'avons laissé ce club dans un tel état. Jamais, nous n'aurions commis autant d'erreurs.

"C'est une souffrance permanente, pour moi bien entendu, et pour tous les anciens, je peux vous le garantir."

J'ai la sensation de voir notre club disparaître à petit feu. De voir ses valeurs bafouées. Je pense au travail qui a été fait toutes ces années, par des gens compétents, qui, eux, ont porté l'ASSE tout en haut de l'affiche. Je suis consterné de voir à quel point ce travail est aujourd'hui sapé. C'est une souffrance permanente, pour moi bien entendu, et pour tous les anciens, je peux vous le garantir. On ne peut pas rester indifférents quand on voit ce qu'il est en train de se passer. C'est impensable.
J'ai bien entendu une pensée pour Loïc Perrin, sa carrière exemplaire, sa fidélité au club. Ca ne doit vraiment pas être simple. Mais peut-être manque-t-il d'expérience, de soutiens à l'intérieur même du club ? Son rôle n'est pas simple et je souhaite vraiment qu'il s'en sorte. On souhaite tous que la descente aux enfers s'arrête. Ce n'est plus possible. Il est grand temps de prendre, enfin, des mesures efficaces. Et que le peuple vert arrête de voir un tel spectacle.

CHRISTIAN SARRAMAGNA
 

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