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Ligue 1

ASSE – Le rendez-vous de Didier Bigard : « C'est un magicien qu'il leur faut ! »

Didier Bigard évoque les résultats de l’ASSE, encore battue à Reims (0-2) avec Julien Sablé sur le banc. Il invite aussi les actionnaires à prendre leurs responsabilités…

« Et bien, ils ont vu que ce n’était pas Puel le problème ». La réflexion de cet abonné qui, dimanche en achetant son journal, s’interrogeait sur sa présence au prochain match à domicile face à Nantes est révélateur du désarroi qui a gagné les tribunes. Les interrogations ne se satisfont pas de la réponse apportée par les dirigeants de l’ASSE, même si elle était réclamée à cor et à cri ou plutôt banderoles et insultes par les ultras. Puel a été éjecté mais rien n’a changé. Ou alors pas dans le bon sens.

Encore pire qu’avant le changement

Un dirigeant du club en a fait l’amer constat, comme nous, comme tous les observateurs. A Reims, loin de voir du mieux sur le terrain, c’est la pire prestation de la saison à laquelle nous avons assisté. Pas du tout ce qui était espéré par Julien Sablé qui avait voulu traduire sur la pelouse le changement intervenu sur le banc avec un virage prononcé vers les anciens. En s’appuyant sur les cadres, il ne pensait certainement pas que son discours manquerait encore plus d’écho que celui de son prédécesseur. L’idée était portant louable avec cette confiance accordée à Wabhi Khazri, Timothée Kolodziejczak, Ryad Boudebouz, Mahdi Camara et Romain Hamouma. Le premier, promu capitaine avait dit en conférence de presse être galvanisé quand on lui donne des responsabilités, mais les mots se sont heurtés aux maux du collectif.

« Les têtes sont trop embrumées au point que le match en Champagne a donné l’impression qu’on était encore avec l’ancien entraîneur, pas avec son éphémère successeur » relève un proche du club. Même l’analyse de Julien Sablé parlant de la mentalité de ses hommes avait des accents de celle de Puel « Je suis triste par rapport à l’investissement des garçons qui, à ce jour, n’ont jamais lâché ». Il était juste plus critique que celui qu’il a remplacé  « Je suis déçu de la première période. Ce n’est pas ce qu’on avait mis en place ».  

Parce que face à Rennes, on avait eu droit à une opération portes ouvertes qui avait surpris les Bretons, même s’ils avaient « identifié les espaces dans le dos des défenseurs », « Incroyable, il n’y avait aucun bloc défensif », Sablé misait sur des lignes resserrées, de l’agressivité, de la rigueur, de la solidarité. Il n’y eut rien de tout cela mais au contraire des Stéphanois jouant à l’envers, toujours à  contretemps. Pire, ils ont perdu tous leurs repères, eux auxquels Puel demandait, depuis des mois, de repartir de derrière, et l’attaque qui, à défaut d’efficacité, était l’une de celle frappant le plus au but dont douze tirs sur les montants, a été inexistante. « Ils ont été pris par l’enjeu et se sont crispés » a regretté l’ancien et futur adjoint, ce que confirme Kolodziejczak. Rien qui ne rassure parce que si les intentions sont là « Il faut relever la tête… On veut que ce club reste en Ligue 1 et on va tout faire pour », on n’entrevoit pas de solutions.

Il faut arrêter de rêver qu’un repreneur signera des chèques en blanc.

Sablé n’a pu que le constater « Le mal est profond. On est en convalescence et ce n’est pas un changement d’entraîneur ni de système qui régleront nos problèmes ». Encore moins quand un Denis Bouanga ajoute une inconnue dans l’énoncé. Son carton rouge est tout sauf anecdotique. Il traduit un manque cruel de lucidité face à la réalité d’une situation qui n’échappe pas à Sablé «On est en grande difficulté, en danger », mais manifestement difficile à faire comprendre à tout le monde. Aux joueurs, comme aux actionnaires dont le fatalisme frise l’abandon de poste. « Si on est là, c’est qu’il y a des manques mais on ne peut pas, en une semaine, tout rectifier ou alors vous êtes magicien » a lâché celui auquel Loïc Perrin avait confié les rênes à Reims. En d’autres temps, Jean-Louis Gasset avait tenu le même discours en y mettant des noms, celui des renforts indispensables qu’il exigeait. Il va falloir en passer par là et arrêter de rêver qu’un repreneur signera des chèques en blanc.

Didier Bigard

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